Jean-Jacques Dreifuss, professeur honoraire de la Faculté de médecine de l’UNIGE, est décédé le 9 janvier 2025 à l’âge de 88 ans. Titulaire de deux doctorats – en médecine et en sciences, il avait fait ses études à Genève. Après des séjours post-doctoraux à Yale et à l’Université Mc Gill de Montréal, il a rejoint en 1971 le Département de physiologie de la Faculté de médecine de l’UNIGE, qu’il a ensuite dirigé jusqu’à sa retraite en 2001, supervisant alors sa fusion avec le Département de pharmacologie pour donner naissance au Département des neurosciences fondamentales. Professeur extraordinaire, puis ordinaire en 1980, il était nommé professeur honoraire depuis 2001.
Electro-physiologiste et neuroscientifique, il a mené de nombreuses recherches sur deux neuropeptides très similaires, vasopressine et l’ocytocine, dont il a décrypté les mécanismes d’action dans le cerveau et leur effet central. La vraie valeur de son travail apparaît des années plus tard : ses travaux pionniers ont en effet contribué à tisser des liens entre la cellule, l’individu et le comportement. Son rayonnement scientifique lui avait d’ailleurs valu d’être nommé membre de l’Académie suisse des sciences médicales.
Il avait également une passion pour l’histoire de la médecine, et en particulier pour les médecins ayant eu un lien avec Genève. Il avait ainsi écrit sur deux figures majeures de la médecine genevoise : Michel Servet, médecin, théologien et humaniste venu d’Espagne au XVIe siècle et condamné à mort par Calvin, et Lina Stern, venue de Russie, première femme docteure en médecine et professeure de la Faculté de médecine. Jean-Jacques Dreifuss a contribué à faire connaître le travail de cette neuroscientifique exceptionnelle.
Personnage attachant, Jean-Jacques Dreifuss a marqué ses collègues par son ouverture d’esprit et son amour de la discussion scientifique.
