AV¶ÌÊÓƵ

, chargé de cours et responsable du Pratiques artistiques contemporaines,
, LEGS, Université Paris 8

 “For millennia, the patriarchy has had history ; for a few years, in the1970’s, some white feminists had herstory; but now, transgender people finally have a gender neutral hirstory all their own”. (Chris E. Vargas, Museum Of Trans History and Art, 2017)

Ce séminaire propose un parcours dans l’histoire trans* occidentale du 19° et du 20° siècle, à partir d’une pluralité de sources : les discours policiers et médicaux cherchant à réguler et endiguer les non conformes du genre et de la sexualité; les autobiographies que rédigent les personnes trans* elles mêmes, les fanzines et journaux éphémères tenus par des collectifs trans*, leurs productions culturelles - littéraires et visuelles, ainsi que les travaux issus des études queer et trans* contemporaines. Selon l’historienne Susan Stryker, trans* désigne des « personnes qui franchissent (trans-) les frontières construites par leur culture pour définir et contenir le genre ». L’histoire trans* serait donc celle des débordements et des résistances contre les frontières du genre et de la sexualité, l’histoire des corps qui traversent et se déplacent hors des sentiers battus de la binarité des sexes, l’histoire de celleux qui inventent et imaginent des manières de vivre autrement.

On enquêtera ensemble sur quelques-uns de ces débordements : inventer de nouveaux langages pour se raconter, saboter les techniques de la médecine occidentale, s’organiser collectivement et politiquement, expérimenter des plaisirs imprévisibles ou encore créer les images et représentations qui manquent.

HEAD Genève (Bat A salle 4.12) | 16h-18h30
+ 19h Bibliothèque de Genève : Table ronde "Mémoires queers : luttes et pratiques du souvenir"

HEAD Genève (Bat A salle 4.12) | 17h-20h

HEAD Genève (Bat A salle 4.12) | 17h-20h

HEAD Genève (Bat A salle 4.12) | 17h-20h

CMCSS, Campus Battelle, Bâtiment A | 17h-20h

Cette séance ouverte du séminaire s’intéresse à la question des plaisirs et de la sexualité dans l’histoire trans*. Les associations historiques et pathologisantes entre les vies trans et les dites « perversions sexuelles » ont pu conduire à une recherche de partage d’espace, entre genre et sexualité, entre transition et plaisir. Le risque d’une telle séparation épistémologique est cependant celui d’un effacement des jouissances qui passent par les corps trans. Cette séance sera consacrée à l’exploration de la possibilité d’une telle histoire, en particulier à partir des liens entre histoire trans* et histoire bdsm. On s’intéressera d’une part aux récits de transition qui prolifèrent dans les archives des perversions au début du 20e siècle en Europe, en particulier lorsqu’il est question de fétichisme, de masochisme ou encore d’infantilisme (Szpilka 2022). On explorera d’autre part un second nouage des enjeux trans et kinky, lors de l’émergence des pensées trans* dans les donjons bdsm du San Francisco des années 1990 (Stryker 2024).

HEAD Genève (Bat. A salle 4.12) | 17h-20h

Villa Medici, Rome, Grand Salon | 18h30
Chris E. Vargas in conversation with Sam Bourcier (Centre d'archives LGBTQI+/Institut Universitaire de France), Selby Wynn Schwarz (American Academy),  Mari Casalucci (participant in Rete Trans Nazionale), Clovis Maillet (Villa Medici, HEAD Genève HES-SO)

Feminists are tracing the lines of a herstory that has reversed the masculine pronoun that initiates history, which could not embrace Sapho of Lesbos, Virginia Woolf and Romaine Brooks, swallowed up and then reemerging in advances and backlashes the feminism. 
Trans and non-binary people are patiently writing their neutral hirstory, on banners, leaflets, archives exhibitions and hagiographic novels to reveal those who made art, war, worked and lived since Antiquity, echoing the memory of Marsha P. Johnson, Erauso or Elagabale.
These other hirstories will be interwoven between the United States, Italy and France, with the presence of artist Chris E. Vargas, founder and self-proclaimed director of the Museum of Trans Hirstory and Art, sociologist Sam Bourcier, writer Selby Wynn Schwarz, activist Mari Casalucci, and artist historian Clovis Maillet. 

Les féministes tracent les lignes d’une herstory, histoire qui a renversé le pronom masculin qui initie ce qui désigne en anglais l’histoire, et qui ne pouvait embrasser Sapho de Lesbos, Virginia Woolf et Romaine Brooks englouties puis surnageant au flux des sacs et ressacs du féminisme. 
Les personnes trans et non-binaires écrivent patiemment leur hirstoire neutre (hirstory) sur les banderoles, les murs d’expositions, des archives et les romans hagiographiques pour révéler celleux qui faisaient de l’art et de la guerre, qui travaillaient et qui vivaient depuis l’Antiquité, en faisant résonner la mémoire de Marsha P. Johnson, Erauso ou Elagabale.
Ces hirstoires s’entrepénètrent entre les Etats-Unis, l’Italie et la France à l’occasion de la présence de l’artiste Chris E. Vargas, fondateur et directeur autoproclamé du Museum of Trans Hirstory and Art, du sociologue Sam Bourcier, de l’écrivaine Selby Wynn Schwarz, de l’activiste Mari Casalucci et de l’artiste historien Clovis Maillet. 

HEAD Geneva, Salle Barthélémy Menn | 17h
Chris E. Vargas in Conversation with Clovis Maillet and Ruby Faure (Université Paris 8-Saint Denis). 

The artist Chris Vargas is the founder and self-appointed director of The Museum of Trans Hirstory & Art, a conceptual museum forever “under construction.” His outstanding work inspired an ongoing research and teaching project on trans art history at the HEAD – Geneve, supervised by Clovis Maillet with the participation of Ruby Faure and Jay Jordan, and supported by the Centre Maurice Chalumeau en Sciences des Sexualités (UNIGE).

Centre Archives LGBTQI+, Paris IDF | 16h