AV¶ÌÊÓÆµ

Argumentaire

« Identité et narrativité dans les littératures juives et chrétiennes anciennes »

Comité scientifique et d’organisation : Frédéric Amsler, Anne-CatherineÌý Baudoin, Simon Butticaz, Andreas Dettwiler et Jean-Daniel Macchi

Argumentaire

L’art du récit connaît, de nos jours, un regain d’attention, que ce soit en théologie systématique ou dogmatique[1], en théologie pratique (dans les domaines de l’homilétique et de la catéchèse, notamment)[2] ou, encore, en psychologie de la religion[3]. Cet intérêt renouvelé a, notamment, partie liée avec les potentialités du récit dans la construction de soi. Mais en quoi la narration est-elle une forme langagière particulièrement adaptée à la formalisation d’une identité individuelle ou collectiveÌý? Quelles ressources offre-t-elle à l’avènement du sujetÌý? Et comment le récit favorise-t-il l’inscription de l’identité dans une matrice sociale et collectiveÌý?

Les travaux de Paul Ricoeur (la trilogie Temps et récit, 1983–1985[4]Ìý; Soi-même comme un autre, 1990[5]) et d’Alasdair MacIntyre (Après la vertu, 1997[6]) sont, dans cette perspective, toujours d’une grande actualité[7]. Selon Ricoeur en effet, la «Ìýmise en intrigueÌý» d’éléments épars et contingents permet de construire une continuité de l’identité à travers le temps et d’en établir l’«Ìýunité narrativeÌý»[8]Ìý: c’est dire si, de ce point de vue, l’identité est avant tout une «Ìýidentité narrativeÌý»[9]. Maintenant, la narration est, par excellence aussi, une forme de discours qui emprunte ses codes et modalités de communication à la culture dans laquelle elle se déploie[10]Ìý; en somme, le récit de soi est toujours déjà relié aux autres récits qui habitent la mémoire du ou des groupe(s) au(x)quel(s) ressortit son auteur, inscrivant par là même l’identité de l’individu sous un incontournable horizon social[11].

Ces problématiques et enjeux s’imposent comme une évidence à la lecture des littératures juives et chrétiennes anciennes[12]Ìý: le récit comme forme de discours y prédomine. Et cela, tant au niveau des écrits ou des péricopes pris dans leur individualité[13] que dans une perspective «ÌýcanoniqueÌý», la Bible déployant dans sa macro-structure une «Ìýgrande narration commémorativeÌý»[14]. A cela s’ajoute le potentiel d’identification endossé, dans chaque unité narrative, par ses dramatis personaeÌý; précisément, les figures narratives développent des espaces de projection, «Ìýle lecteur [étant] invité à se glisser dans la peau du personnage, à vibrer de ses émotions, de son attente ou de sa surpriseÌý»[15].

Pour ces différentes raisons, le congrès 2020 souhaite à l’occasion des 20 ans du RRENAB reprendre à frais nouveaux l’examen des enjeux identitaires du récit (sur un plan à la fois individuel et collectif) dans les traditions bibliques et extra-bibliques, en dialogue avec les approches littéraires qui en ont formalisé la théorie et l’analyse (cf. bibliographie infra).

Bibliographie élémentaire

  • Jan Assmann, La mémoire culturelle. Ecriture, souvenir et imaginaire politique dans les civilisations antiques. Traduit de l’allemand par Diane Meur, Paris, Aubier, 2010.
  • ColemanÌýA. Baker, Identity, Memory and Narrative in Early Christianity. Peter, Paul, and Recategorization in the Book of Acts, Eugene, Pickwick Publications, 2011.
  • Coleman A. Baker, «ÌýA Narrative-Identity Model for Biblical Interpretation: The Role of Memory and Narrative in Social Identity FormationÌý», dans J. Brian Tucker, Id. (éds), T&T Clark Handbook to Social Identity in the New Testament, London et al., Bloomsbury, 2014, pp. 105-118.
  • Karl Barth, Dogmatique, vol. 8, Genève, Labor et Fides, 1948.
  • Lukas Bormann, Theologie des Neuen Testaments. Grundlinien und wichtigste Ergebnisse der internationalen Forschung (UTB 4838), Göttingen, Vandenhoeck und Ruprecht, 2017.
  • Enzo Biemmi, André Foisson (éds), La Catéchèse narrative. Actes du congrès de l’Equipe européenne de Catéchèse, Bruxelles, Lumen Vitae, 2011.
  • Pierre-Yves Brandt, Paulo Jesus, Pascal Roman (éds), Récit de soi et narrativité dans la construction de l’identité religieuse, Paris, Editions des Archives contemporaines, 2017.
  • Pierre Bühler, Jean-François Habermacher (éds), La narrationÌý: quand le récit devient communication. Postface de Paul Ricoeur (Lieux théologique 12/Publications de la Faculté de théologie de l’±«²Ô¾±±¹±ð°ù²õ¾±³Ùé de Neuchâtel 3), Genève, Labor et Fides, 1988. Ìý
  • Simon Butticaz, «ÌýThe Construction of Paul’s Self in His Writings. Narrative Identity, Social Memory and Metaphorical TruthÌý», Biblical Interpretation 26, 2018, pp. 244-265.Ìý
  • Anne Faisandier, «ÌýUne prédication narrativeÌý», dans Raphaël Picon (éd.), L’art de prêcher, Lyon, Olivétan, 2008, pp. 155-157.
  • Athena E. Gorospe, Narrative and Identity. An Ethical Reading of Exodus 4, Leiden/Boston, Brill, 2007.
  • Maurice Halbwachs, Les cadres sociaux de la mémoire, Paris, Albin Michel, 2001 (1925).
  • Maurice Halbwachs, La mémoire collective, Paris, PUF, 1968 (1950).
  • Eberhard Jüngel, DieuÌýmystèreÌýduÌýmondeÌý: fondement de la théologieÌýduÌýCrucifié dans le débat entre théisme et athéisme. Trad. de l’allemand sous la direction de Horst Hombourg, t. I et II, Paris, Cerf, 1983.
  • Alan Kirk, Tom Thatcher (éds), Memory, Tradition and Text. Uses of the Past in Early Christianity (SBL.SS 52), Leiden/Boston, Brill, 2005.
  • Alan Kirk, «ÌýSocial and Cultural MemoryÌý», dans Id., Tom Thatcher (éds), Memory, Tradition and Text. Uses of the Past in Early Christianity (SBL.SS 52), Leiden/Boston, Brill, 2005, pp. 1-24.
  • Alan Kirk, «ÌýThe Memory of Violence and the Death of Jesus in QÌý», dans Id., Tom Thatcher (éds), Memory, Tradition and Text. Uses of the Past in Early Christianity (SBL.SS 52), Leiden/Boston, Brill, 2005, pp. 191-206.
  • Jean-François Lyotard, La condition postmoderne. Rapports sur le savoir, Paris, Minuit, 1979.
  • Alasdair C.ÌýMacIntyre, Après la vertu. Etude de théorie morale, traduction de Laurent Bury, Paris, PUF, 1997 (édition en langue originaleÌý: Alasdair C. MacIntyre, After Virtue: A Study in Moral Theory, Notre Dame, AV¶ÌÊÓÆµ of Notre Dame Press, [1981] 20073).
  • Daniel Marguerat, André Wénin, Saveurs du récit biblique, Genève/Montrouge, Labor et Fides/Bayard, 2012.
  • Daniel Marguerat (éd.), La Bible en récits. L’exégèse biblique à l’heure du lecteur (Le Monde de la Bible 48), Genève, Labor et Fides, 2003
  • Daniel Marguerat, «ÌýL’exégèse biblique à l’heure du lecteurÌý», dans Id. (éd.), La Bible en récits. L’exégèse biblique à l’heure du lecteur (Le Monde de la Bible 48), Genève, Labor et Fides, 2003, pp. 13-40.
  • Daniel Marguerat, Yvan Bourquin, La Bible se raconte. Initiation à l’analyse narrative, Paris et al., Cerf et al., 1998.
  • Johann Baptist Metz, «ÌýPetite apologie du récitÌý», Concilium 85, mai 1973, pp. 57-69.
  • ³Õ²¹±ôé°ù¾±±ðÌý±·¾±³¦´Ç±ô±ð³Ù-´¡²Ô»å±ð°ù²õ´Ç²Ô, Constructing the Self. Thinking with Paul and Michel Foucault (WUNT 2.324), Tübingen, Mohr Siebeck, 2012.
  • Jeffrey K. Olick, «ÌýCollective Memory: The Two CulturesÌý», Sociological Theory, 17/3, 1999, pp. 333-348.
  • Elisabeth Parmentier, L’Ecriture vive. Interprétations chrétiennes de la Bible (Le Monde de la Bible 50), Genève, Labor et Fides, 2004.
  • Paul Ricoeur, Temps et récit I (Ordre philosophique), Paris, Seuil, 1983.
  • Paul Ricoeur, Temps et récit II (Ordre philosophique), Paris, Seuil, 1984.
  • Paul Ricoeur, Temps et récit III (Ordre philosophique), Paris, Seuil, 1985.
  • Paul Ricoeur, Soi-même comme un autre (Ordre philosophique), Paris, Seuil, 1990.
  • Jörn Rüsen, «ÌýKann gestern besser werden? Ueber die Verwandlung der Vergangenheit in GeschichteÌý», dans Id., Kann gestern besser werden? Essays zum Bedenken der Geschichte, Berlin, Kadmos, 2003, pp. 17-44.
  • Udo Schnelle, Theologie des Neuen Testaments (UTB 2917), Göttingen, Vandenhoeck und Ruprecht, 20142.
  • Udo Schnelle, Die ersten 100 Jahre des Christentums. 30–130 n. Chr. Die Entstehung einer Weltreligion (UTB 4411), Göttingen, Vandenhoeck und Ruprecht, 20162.
  • Jean-Marc Tétaz, «ÌýL’identité narrative comme théorie de la subjectivité pratique. Un essai de reconstruction de la conception de Paul RicoeurÌý», ETR 89 (2014), pp. 463-494.
  • Tom Thatcher (éd.), Memory and Identity in Ancient Judaism and Early Christianity. A Conversation with Barry Schwartz (SBL.SS 78), Atlanta, SBL Press, 2014.
  • Tom Thatcher, «ÌýMaster Commemorative NarrativeÌý», dans Id. et al. (éds), The Dictionary of the Bible and Ancient Media, London et al., Bloomsbury, 2017, pp. 217-218.
  • Christoph Theobald, «ÌýLes enjeux de la narrativité pour la théologieÌý», dans Philippe Abadie (éd.), Aujourd’hui, lire la Bible. Exégèses contemporaines et recherches universitaires, Lyon, Profac, 2008, pp. 57-66.
  • Dieter Thomä, Erzähle dich selbst. Lebensgeschichte als philosophisches Problem, Frankfurt am Main, Suhrkamp, (1998) 2007.
  • Alain Thomasset, Paul Ricoeur, une poétique de la moraleÌý: au fondement d’une éthique, herméneutique et narrative dans une perspective chrétienne, Leuven, Leuven AV¶ÌÊÓÆµ Press, 1996.
  • Harald Weinrich, «Ìý°Õ³óé´Ç±ô´Ç²µ¾±±ð narrativeÌý», Concilium 85, mai 1973, pp. 47-55.
  • Yael Zerubavel, Recovered Roots: Collective Memory and the Making of Israeli National Tradition, Chicago, AV¶ÌÊÓÆµ of Chicago Press, 1995.


[1] Cf. initialement Karl Barth, Dogmatique, vol. 8, Genève, Labor et Fides, 1948, p. 198Ìý; Harald Weinrich, «Ìý°Õ³óé´Ç±ô´Ç²µ¾±±ð narrativeÌý», Concilium 85, mai 1973, pp. 47-55Ìý; Johann Baptist Metz, «ÌýPetite apologie du récitÌý», Concilium 85, mai 1973, pp. 57-69 et, dans leur sillage, Eberhard Jüngel, DieuÌýmystèreÌýduÌýmondeÌý: fondement de la théologieÌýduÌýCrucifié dans le débat entre théisme et athéisme. Trad. de l’allemand sous la dir. de Horst Hombourg, t. I et II, Paris, Cerf, 1983, ±è²¹²õ²õ¾±³¾Ìýou Christoph Theobald, «ÌýLes enjeux de la narrativité pour la théologieÌý», dans Philippe Abadie (éd.), Aujourd’hui, lire la Bible. Exégèses contemporaines et recherches universitaires, Lyon, Profac, 2008, pp. 57-66.

[2] Anne Faisandier, «ÌýUne prédication narrativeÌý», dans Raphaël Picon (éd.), L’art de prêcher, Lyon, Olivétan, 2008, pp. 155-157Ìý; Enzo Biemmi, André Foisson (éds), La Catéchèse narrative. Actes du congrès de l’Equipe européenne de Catéchèse, Bruxelles, Lumen Vitae, 2011.

[3] Pierre-Yves Brandt, Paulo Jesus, Pascal Roman (éds), Récit de soi et narrativité dans la construction de l’identité religieuse, Paris, Editions des Archives contemporaines, 2017.

[4]ÌýPaul Ricoeur, Temps et récit I (Ordre philosophique), Paris, Seuil, 1983 ; Id., Temps et récit II (Ordre philosophique), Paris, Seuil, 1984Ìý; Id., Temps et récit III (Ordre philosophique), Paris, Seuil, 1985.

[5] Paul Ricoeur, Soi-même comme un autre (Ordre philosophique), Paris, Seuil, 1990.

[6] Alasdair C.ÌýMacIntyre, Après la vertu. Etude de théorie morale, traduction de Laurent Bury, Paris, PUF, 1997.

[7] Lire, notammentÌý: Alain Thomasset, Paul Ricoeur, une poétique de la moraleÌý: au fondement d’une éthique, herméneutique et narrative dans une perspective chrétienne, Leuven, Leuven AV¶ÌÊÓÆµ Press, 1996Ìý; Coleman A. Baker, «ÌýA Narrative-Identity Model for Biblical Interpretation: The Role of Memory and Narrative in Social Identity FormationÌý», dans J. Brian Tucker, Id. (éds), T&T Clark Handbook to Social Identity in the New Testament, London et al., Bloomsbury, 2014, pp. 105-118Ìý; ³Õ²¹±ôé°ù¾±±ðÌý±·¾±³¦´Ç±ô±ð³Ù-´¡²Ô»å±ð°ù²õ´Ç²Ô, Constructing the Self. Thinking with Paul and Michel Foucault (WUNT 2.324), Tübingen, Mohr Siebeck, 2012, en particulier pp. 126-132 ainsi que les références listées en notes 1, 2 et 3 supra. Cf. aussi, ici et pour ce qui suit, la présentation de l’état de la question à ce propos et son interprétation (critique) chez Dieter Thomä, Erzähle dich selbst. Lebensgeschichte als philosophisches Problem, Frankfurt am Main, Suhrkamp, (1998) 2007 et, à sa suite, chez Jean-Marc Tétaz, «ÌýL’identité narrative comme théorie de la subjectivité pratique. Un essai de reconstruction de la conception de Paul RicoeurÌý», ETR 89 (2014), pp. 463-494.

[8] Bien connue, l’expression est empruntée par Paul Ricoeur (Soi-même comme un autre, op. cit., 1990, p. 190) àÌýAlasdair C.ÌýMacIntyre (Après la vertu, op. cit., 1997, p. 221).

[9] A ce proposÌý: Ricoeur, Soi-même comme un autre, op. cit., 1990, principalement les cinquième et sixième études (pour la catégorie de «Ìýmise en intrigueÌý»Ìý: ibid., pp. 167-170Ìý; et pour celle d’«Ìýidentité narrativeÌý»Ìý: ibid., pp. 137-198).

[10] Cf. Jean-Marc Tétaz, «ÌýL’identité narrative comme théorie de la subjectivité pratiqueÌý», art. cit., pp. 485-486. Ce faisant, Tétaz risque, lui-même, l’interprétation de différentes réflexions conduites par Paul RicoeurÌý: Ricoeur, Soi-même comme un autre, op. cit., 1990, p. 191 et Id., Temps et récit III, op. cit., 1985, p. 235.

[11] Alasdair C. MacIntyre, After Virtue: A Study in Moral Theory, Notre Dame, AV¶ÌÊÓÆµ of Notre Dame Press, [1981] 20073, p. 221Ìý: «ÌýFor the story of my life is always embedded in the story of those communities from which I derive my identity […]. The possession of an historical identity and the possession of a social identity coincideÌý». Cf. aussi Maurice Halbwachs, Les cadres sociaux de la mémoire, Paris, Albin Michel, 2001 (1925)Ìý; Id., La mémoire collective, Paris, PUF, 1968 (1950)Ìý; Jeffrey K. Olick, «ÌýCollective Memory: The Two CulturesÌý», Sociological Theory, 17/3, 1999, pp. 333-348Ìý; Jan Assmann, La mémoire culturelle. Ecriture, souvenir et imaginaire politique dans les civilisations antiques. Traduit de l’allemand par Diane Meur, Paris, Aubier, 2010Ìý; Coleman A. Baker, «ÌýA Narrative-Identity Model for Biblical InterpretationÌý», art. cit., 2014, pp. 105-118.

[12] Ici et après, voir Tom Thatcher (éd.), Memory and Identity in Ancient Judaism and Early Christianity. A Conversation with Barry Schwartz (SBL.SS 78), Atlanta, SBL Press, 2014Ìý; Coleman A. Baker, «ÌýA Narrative-Identity Model for Biblical InterpretationÌý», art. cit., 2014, pp. 105-118Ìý; Id., Identity, Memory and Narrative in Early Christianity. Peter, Paul, and Recategorization in the Book of Acts, Eugene, Pickwick Publications, 2011Ìý; Daniel Marguerat, André Wénin, Saveurs du récit biblique, Genève/Montrouge, Labor et Fides/Bayard, 2012Ìý; Alan Kirk, Tom Thatcher (éds), Memory, Tradition and Text. Uses of the Past in Early Christianity (SBL.SS 52), Leiden/Boston, Brill, 2005Ìý; Daniel Marguerat (éd.), La Bible en récits. L’exégèse biblique à l’heure du lecteur (Le Monde de la Bible 48), Genève, Labor et Fides, 2003Ìý; Elisabeth Parmentier, L’Ecriture vive. Interprétations chrétiennes de la Bible (Le Monde de la Bible 50), Genève, Labor et Fides, 2004, chapitre 5, pp. 173-214Ìý; Pierre Bühler, Jean-François Habermacher (éds), La narrationÌý: quand le récit devient communication. Postface de Paul Ricoeur (Lieux théologique 12/Publications de la Faculté de théologie de l’±«²Ô¾±±¹±ð°ù²õ¾±³Ùé de Neuchâtel 3), Genève, Labor et Fides, 1988.

[13] Athena E. Gorospe, Narrative and Identity. An Ethical Reading of Exodus 4, Leiden/Boston, Brill, 2007. Sur la narrativité chez Paul et sa fonction dans la construction identitaire, voir par exemple Bruce W. Longenecker (éd.), Narrative Dynamics in Paul. A Critical Assessment, Louisville, John Knox Press, 2002 ; ³Õ²¹±ôé°ù¾±±ðÌý±·¾±³¦´Ç±ô±ð³Ù-´¡²Ô»å±ð°ù²õ´Ç²Ô, Constructing the Self, op. cit., 2012Ìý; Simon Butticaz, «ÌýThe Construction of Paul’s Self in His Writings. Narrative Identity, Social Memory and Metaphorical TruthÌý», Biblical Interpretation 26, 2018, pp. 244-265.Ìý

[14] Ainsi, Alan Kirk qui parle de «Ìýmaster commemorative narrativeÌý»Ìý: Alan Kirk, «ÌýSocial and Cultural MemoryÌý», dans Id. et Tom Thatcher (éds), Memory, Tradition and Text. Uses of the Past in Early Christianity (SBL.SS 52), Leiden/Boston, Brill, 2005, pp. 1-24, ici pp. 5-6 et p. 20 (ce faisant, il reprend une catégorie forgée par Yael Zerubavel, tout en s’adossant à la compréhension que ce dernier en développeÌý: ÌýYael Zerubavel, Recovered Roots: Collective Memory and the Making of Israeli National Tradition, Chicago, AV¶ÌÊÓÆµ of Chicago Press, 1995, pp. 6-9). Pour une application à la Bible et à son matériau de la catégorie de «Ìýmaster commemorative narrativeÌý» empruntée à Yael Zerubavel, voir Alan Kirk, «ÌýThe Memory of Violence and the Death of Jesus in QÌý», dans Id. et Tom Thatcher (éds), Memory, Tradition and Text. Uses of the Past in Early Christianity (SBL.SS 52), Leiden/Boston, Brill, 2005, pp. 191-206, ici p. 193 et, surtout, l’entrée «ÌýMaster Commemorative NarrativeÌý» que signe Tom Thatcher dans Id. et al. (éds), The Dictionary of the Bible and Ancient Media, London et al., Bloomsbury, 2017, pp. 217-218. On connait également la catégorie forgée par Jean-François Lyotard des «Ìýgrands récitsÌý»Ìý: Id., La condition postmoderne. Rapports sur le savoir, Paris, Minuit, 1979, p. 63. Voir déjà aussi, dans notre sens, les applications qu’en fait Lyotard (Id., La condition postmoderne. op. cit.) et, dans son sillage, Lukas Bormann (Theologie des Neuen Testaments.Grundlinien und wichtigste Ergebnisse der internationalen Forschung [UTB 4838], Göttingen, Vandenhoeck und Ruprecht, 2017, notamment p. 26). Plus loin dans son livre, Lukas Bormann (Theologie des Neuen Testaments, op. cit., p. 32) renvoie en particulier à Udo Schnelle qui, s’appuyant sur le propos de Jörn Rüsen relatif à la notion de «ÌýMeistererzählungÌý» (Jörn Rüsen, «ÌýKann gestern besser werden? Ueber die Verwandlung der Vergangenheit in GeschichteÌý», dans Id., Kann gestern besser werden? Essays zum Bedenken der Geschichte, Berlin, Kadmos, 2003, pp. 17-44, ici pp. 29s.), l’exploite en application à l’évangile selon JeanÌý: Udo Schnelle, Theologie des Neuen Testaments (UTB 2917), Göttingen, Vandenhoeck und Ruprecht, 20142, p. 707. Plus largement, dans le sillage de Rüsen toujours (Jörn Rüsen, «ÌýKann gestern besser werden?Ìý», art. cit., pp. 17-44), voir Udo Schnelle, Die ersten 100 Jahre des Christentums. 30–130 n. Chr. Die Entstehung einer Weltreligion (UTB 4411), Göttingen, Vandenhoeck und Ruprecht, 20162, surtout § 10.2 (un chapitre intituléÌý: «ÌýDie Synoptiker und die Apostelgeschichte als MeistererzählungenÌý»).

[15] Daniel Marguerat, «ÌýL’exégèse biblique à l’heure du lecteurÌý», dans Id. (éd.), La Bible en récits. L’exégèse biblique à l’heure du lecteur (Le monde de la Bible 48), Genève, Labor et Fides, 2003, pp. 13-40, ici pp. 29-30. Plus largement, au sujet de la fonction d’identification endossée par les personnages d’un récitÌý: ibid., pp. 13-40 ainsi que, en détailÌý: Daniel Marguerat, Yvan Bourquin, La Bible se raconte. Initiation à l’analyse narrative, Paris et al., Cerf et al., 1998, pp. 75-98.

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