Rapport final
Le rapport final du projet est maitenant disponible (EN ANGLAIS).
Résumé
La transition énergétique et la crise climatique nous obligent à repenser nos modes de production et de consommation dans le monde entier. En 2017, la Suisse s'est engagée, avec 192 autres pays et l’UE, à réduire les émissions de gaz à effet de serre dans le cadre de l'Accord de Paris. Avec la loi sur le climat et l'innovation, le pays s’est fixé des trajectoires de réduction clairement définies pour les secteurs des bâtiments, des transports et de l’industrie. Au final, la Suisse devrait devenir neutre sur le plan climatique d’ici 2050. Des scénarios énergétiques tels que les Perspectives énergétiques 2050+ montrent comment cet objectif peut être atteint. De nombreux scénarios énergétiques visent à décrire les possibilités techniques du système énergétique permettant d'atteindre l'objectif d’émissions nettes nulles. Peu d’entre eux intègrent les changements de mode de vie et des considérations pour la sobriété. Il n'existe pas non plus de descriptions explicites de la manière dont les gens vivront et consommeront en 2050. Par exemple, les citoyen.ne.s ne voient pas clairement comment la consommation en énergie peut être réduite en changeant les pratiques quotidiennes. Ce qui est important pour les individus, ce n'est pas l’énergie en tant que telle, mais les services qu’elle fournit et la manière dont ces services permettent de mener une bonne vie. L’objectif principal du projet est de comprendre comment les scénarios énergétiques sont liés au bien-être humain et à la vie quotidienne en Suisse, afin d'impliquer les consommateurs.trices et les citoyen.ne.s dans un avenir énergétique plus durable. Sur la base de différents scénarios énergétiques pour la Suisse, trois questions principales seront abordées : 1. Comment les trajectoires énergétiques issus de scénarios peuvent-elles être traduites en situations de la vie quotidienne, accessibles aux divers consommateurs.trices et citoyen.ne.s suisses ? 2. Comment quantifier et qualifier les compromis positifs et négatifs entre les économies d'énergie et le bien-être, tout en tenant compte des effets de rebond ? 3. Comment divers consommateurs.trices et citoyen.ne.s suisses imaginent-iels une transition vers un avenir énergétique durable en relation avec leur vie quotidienne et leur bien-être ?
Notre contribution à ce rapport final est méthodologique, empirique et d’intérêt pour les politiques publiques. Le rapport présente les principaux résultats des ateliers qui ont réuni 154 participant.es (citoyen.nes, travailleur.euses, fournisseurs de services énergétiques, etc.) et ont permis des discussions approfondies sur la transition énergétique du point de vue des dynamiques quotidiennes et du bien-être. Trois types de contributions du projet sont développés dans ce rapport. Tout d’abord, l'apport méthodologique et conceptuel : les discussions approfondies menées lors des ateliers ont amené les citoyen.nes à s'engager dans des débats sur la transition énergétique et à se demander si les changements apportés à la vie quotidienne et les économies d'énergie qui en découlent valent la peine, lorsqu'il s'agit de satisfaire les besoins humains. La contribution est également empirique : les résultats de l'atelier mettent en évidence les changements collectifs qui doivent avoir lieu aujourd’hui pour soutenir une transition énergétique qui prenne en compte le bien-être humain à l’avenir. Tous les citoyen.ne.s ne doivent pas modifier leur consommation de la même manière et il est pertinent de différencier le potentiel d’économies d'énergie par quintile de revenu. La contribution du projet en lien avec les politiques publiques est également soulignée : les résultats des ateliers montrent l’importance des changements collectifs et institutionnels, qui faciliteraient les changements dans les pratiques quotidiennes. Ces changements doivent également prendre en compte les questions de justice sociale, car tout le monde ne consomme pas de la même manière aujourd’hui, en fonction du quintile de revenu, et tout le monde n'a pas les mêmes ressources nécessaires face à la nécessité de changement.