Une simple soustraction piège des experts mathématiciens
La pensée mathématique est perçue comme le sommet du raisonnement abstrait. Pouvons-nous pour autant faire abstraction de nos connaissances du monde pour qu’elles n’interfèrent pas avec nos calculs? Hippolyte Gros, Emmanuel Sander et démontrent que notre capacité à résoudre des problèmes mathématiques est influencée par des connaissances non-mathématiques, qui vont dans certains cas conduire à l’erreur.
Leurs résultats, publiés dans la revue , montrent que des mathématiciens de haut niveau se font piéger par certaines de leurs connaissances du monde et échouent parfois à résoudre des problèmes de soustraction de niveau 7ème primaire. Il s’agit donc de prendre en compte ce biais dans l’enseignement des mathématiques.
Ìý
Ils en parlent
Ìý
Ìý"Leur simple évocation peut déclencher des sueurs froides ou au contraire attiser un goût du défi. Vous vous souvenez sans doute des problèmes de mathématiques dans lesquels il est question de poires et de pommes, de Pierre, Jean ou Louise, et de nombres qui leur sont associés. Des chercheurs de l'±«²Ô¾±±¹±ð°ù²õ¾±³Ùé de Genève et de l'±«²Ô¾±±¹±ð°ù²õ¾±³Ùé Bourgogne Franche-Comté ont mis au défi des experts en mathématiques, ainsi que des universitaires, de résoudre des problèmes du niveau d'élèves de 10-11 ans."
Ìý
"Combien font 14Ìý-Ìý2Ìý? Ça vous paraît ridiculement simpleÌý? Eh bien, figurez-vous que même des mathématiciens expérimentés peuvent se laisser berner par ce bête exercice de soustraction, de niveau primaire. Car les mathématiques, c’est un peu comme les sondagesÌý: le résultat dépend aussi parfois de la manière dont la question est posée…"
"«ÌýNotre capacité à résoudre des problèmes mathématiques est influencée par des connaissances non-mathématiques, qui vont dans certains cas conduire à l’erreurÌý», vient de constater une équipe de chercheurs francophones. Qui - non sans humourÌý -précisent qu’on ne compte pas les pommes, les voitures ou les schtroumpfs de la même manière!"
"Les scientifiques ont misé sur le fait que la solution allait être plus difficile à trouver sur les problèmes d'animaux que sur les problèmes de schtroumpfs, malgré leur structure mathématique commune."
"Ces résultats démontrent l’impact crucial de nos connaissances du monde sur notre capacité à raisonner en mathématique et la difficulté de changer de point de vue à la lecture d’un énoncé. D’où l’importance de prendre en compte ce biais dans l’enseignement."