2011
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Un récepteur pour détecter l’invisible
Une collaboration internationale débouche sur la découverte d’un senseur de rayons UV-B et révèle comment les plantes s’en servent pour élaborer leur «crème solaire» moléculaire. Les rayons ultraviolets font partie intégrante de la lumière solaire et la protection contre les UV-B délétères constitue un enjeu vital pour les organismes vivants. En raison de leur sédentarité et de leur dépendance à la lumière pour la photosynthèse, les plantes ont développé des outils cellulaires pour contrer ce danger et s’adapter aux rayons UV-B. Or, les moyens mis en oeuvre par les végétaux pour détecter cette lumière invisible demeuraient inconnus. Avec ses collègues de l’Université de Freiburg (Allemagne), Roman Ulm, professeur à l’Université de Genève (UNIGE), vient d’identifier le premier récepteur d’UV-B et le rôle clé qu’il joue dans l’élaboration des défenses de la plante. Par ailleurs, étant donné sa présence ubiquitaire au sein du règne végétal, ce récepteur aurait influencé l’évolution des plantes terrestres. Les résultats de l’étude paraissent ce vendredi 1er avril 2011 dans la revue Science.
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Un code barre unique caractérise l’activité de chaque gène
Des chercheurs de l’UNIGE et de l’EPFL mesurent en direct l’expression de gènes individuels dans des cellules distinctes et en déchiffrent les modes de fonctionnement. L’activité des gènes d’un organe est régulée de manière précise, alors que les cellules et les gènes individuels qui le constituent semblent faire leur travail de façon désordonnée. Comment est-ce possible? Afin de déchiffrer les codes barres de l’activité des gènes de mammifères, deux équipes de l’Arc lémanique, l’une pilotée par Ueli Schibler à l’UNIGE et l’autre par Felix Naef à l’EPFL, ont développé de nouveaux outils biotechnologiques et mathématiques. Les chercheurs ont ainsi pu déterminer en direct comment des gènes individuels sont transcrits à partir de leur matrice d’ADN, dans des cellules distinctes. L’étude, détaillée dans l’édition en ligne du 17 mars 2011 de la revue Science, démontre que chaque gène est caractérisé par un mode d’expression spécifique.
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Les anges-gardiens de la stabilité du génome
Suite à un stress environnemental, des chercheurs observent en direct la mobilisation de gènes sauteurs et découvrent le mécanisme qui les muselle. A l’heure où l’on parle de réchauffement climatique, des chercheurs se sont demandé si certains éléments de notre double hélice ne pourraient pas s’emballer suite à des chocs thermiques. Notre génome est constitué pour près de la moitié de rétrotransposons, des éléments génétiques capables de se déplacer d’un chromosome à l’autre. Ces «gènes sauteurs» sont généralement immobilisés au sein des cellules pour empêcher leur propagation incontrôlée. Or, une étude pilotée par le Professeur Jerzy Paszkowski à l’Université de Genève (UNIGE) démontre que des rétrotransposons peuvent être activés chez des plantules par une élévation de température et, en absence de garde-fous, se propager dans le génome de la génération suivante. Les résultats de la recherche et l’identité des garde-fous sont détaillés dans l’édition en ligne du 14 mars 2011 de la revue Nature. Ces travaux fournissent un cadre adéquat pour étudier, d’une part, l’influence des chocs thermiques sur la mobilisation des rétrotransposons, le potentiel mutagène de ces derniers, ainsi que leur rôle dans l’adaptation des plantes à l’environnement.