Principes et directives de la ܱé des sciences de la société sur l’utilisation des intelligences artificielles génératives (IAG) dans l’enseignement
Ce document a pour objectif d’établir un cadre clair et des directives applicables pour l’utilisation de l’IAG dans l’enseignement au sein de la ܱé des Sciences de la société. (La Commission suggère une modification de tous les règlements d’études et y intégrer un renvoi aux présentes directives dans les articles «Fraudes et Plagiat» (article 21 pour les règlements BA et 16 pour les master.) Une prise de position facultaire, explicitant plus longuement les fondements théoriques et les objectifs stratégiques de ces lignes directrices, sera finalisée et présentée pour discussion à la rentrée 2025.
Le cadre institutionnel des présentes lignes directrices
En vertu de sa prise de du 1er juillet 2024, l’Ծé de Genève (UNIGE) encourage l’utilisation des outils d’intelligence artificielle générative (IAG) dans l’enseignement lorsque cela est jugé opportun et bénéfique, à condition que les risques associés soient minimisés grâce à une approche responsable, critique et informée de ces technologies. Privilégiant la subsidiarité, le rectorat a confié aux ܱé et aux Centres la responsabilité de définir les modalités précises de l’intégration de l’IA générative dans leurs activités pédagogiques et l’évaluation des compétences.
En soutien des réflexions, de l’élaboration des cadres respectifs et des échanges transversaux, le rectorat propose un socle commun de quatre principes généraux pour : Responsabilité, légalité, intégrité académique et transparence, et économie et écologie. Pour accompagner la communauté universitaire dans l’application de ces principes généraux, le service Ծé numérique a mis à disposition des ressources sur l’usage des IAG, en précisant que «les outils d'intelligence artificielle générative disponibles en ligne présentent de nombreuses opportunités comme de nombreux risques pour les membres de la communauté universitaire». La Division de l’information scientifique (bibliothèque) a publié un guide à destination des étudiant-es sur le référencement des productions issues des IAG.
En sus des éléments contenus dans la prise de position institutionnelle du rectorat de l’UNIGE, la ܱé des SdS souligne que les textes produits par des IAG reflètent une certaine conception de la science, consensuelle, standardisée et technicienne, qui privilégie les paradigmes dominants et les approches normées au détriment de la diversité épistémologique , –un effet aussi inquiétant que des biais sociaux, documentés par la littérature scientifique, comme les stéréotypes sexistes ou culturels. La Commission de l’enseignement invite le corps enseignant à créer des espaces de réflexion et de dialogue avec les étudiant-es quant à cette vision de la science, en termes méthodologiques, épistémologiques et ontologiques.
Principe de responsabilité partagée dans l’utilisation responsable des IAG
Les obligations relatives à l’utilisation des IAG, énoncées dans ces lignes directrices, reposent sur une responsabilité partagée entre les enseignant-es et les étudiant-es, dans un souci de clarté et de cohérence. Les enseignant-es ont pour devoir d’expliciter, dans les descriptifs des cours (syllabus), les conditions spécifiques encadrant l’usage des IAG. Cela inclut notamment les règles relatives à leur utilisation, les exigences de transparence et les modalités de référencement, en conformité avec les lignes directrices. Cette démarche garantit que les attentes sont clairement communiquées à l’ensemble des éٳܻ徱Գ· dès le début du cours. De leur côté, les éٳܻ徱Գ· doivent strictement respecter les consignes définies par l’équipe enseignante et ces directives. Cela implique de déclarer et d’indiquer explicitement l’usage des IAG dans leurs travaux, conformément aux indications données, et de respecter les normes de référencement requises.
Ce double engagement assure la cohérence des pratiques, préserve l’intégrité académique et encourage une utilisation réfléchie et transparente de ces outils. En parallèle, une réflexion éthique est encouragée, intégrant les impacts de l’IAG sur les dynamiques de genre, les inégalités linguistiques, et l’environnement. L’IAG doit être envisagé non comme un substitut, mais comme un complément exigeant un contrôle humain constant et une validation rigoureuse des productions.
Au cœur de ces lignes directrices se trouve une obligation de transparence liant enseignant-es et étudiant-es. Celle-ci vise à prévenir les manquements à l’intégrité académique susceptibles de découler de certains usages de l’IAG, notamment lorsque ceux-ci masquent, volontairement ou non, la véritable contribution intellectuelle de l’utilisateur-trice dans le cadre d’un contrôle de connaissances.
Directives pour l’utilisation de l’IAG en ܱé des SdS
- L’usage des IAG dans la réalisation de travaux étudiants visant à évaluer des compétences doit être effectués avec les précautions énoncées dans les principes énoncés plus haut. Cet usage doit être proportionné et être en accord avec .
- Les équipes enseignantes doivent expliciter dans les syllabus les conditions spécifiques d’utilisation des IAG et leur référencement lorsque celles-ci se distinguent de ces règles générales. Elles restent libres de définir l’usage ou l’interdiction des IAG dans leurs cours.
- La délégation à des IAG de l’évaluation de travaux étudiants est prohibée.
- Les étudiant-es et les enseignant-es ont une obligation de transparence quant à l’usage ou non des IAG dans les activités d’enseignement et de recherche. Tout-e enseignant-e est donc libre d’en bannir l’usage ou de l’encadrer avec des règles spécifiques pour ses enseignements.
- Les étudiant-es doivent respecter les consignes de l’équipe enseignante concernant l’utilisation des IAG et leur référencement.
- Dans tous les cas, l’utilisation de l’IAG doit être indiquée de manière claire dans les travaux si elle dépasse une assistance de type correction orthographique et grammaticale.
- Les étudiant-es et les enseignant-es doivent valoriser l’auto-analyse critique des usages ou non-usages des IAG.
- Les équipes enseignantes encouragent la traçabilité et la documentation des interactions avec les IAG, et peuvent demander que celles-ci soient inclues en annexes de travaux. Dans tous les cas, les étudiant-es doivent conserver une trace de leurs interactions avec les IAG afin de pouvoir fournir des preuves en cas de désaccord ou de questionnement sur l’usage de ces outils.
- Les étudiant-es et les enseignant-es ne doivent pas soumettre de données personnelles et/ou sensibles à des IAG en ligne (Pour une définition: , FAQ 13 et 14)
- Les étudiant-es et les enseignant-es doivent être attentif-ves au respect de la propriété intellectuelle des auteurs lorsqu’ils soumettent des productions à une IAG.
- Les étudiant-es et les enseignant-es doivent vérifier et évaluer de manière critique les productions des IAG avant de les intégrer à un travail académique ou aux matériaux de cours.
Les équipes enseignantes peuvent demander aux étudiant-es d’inclure une déclaration sur l’honneur à leurs travaux, par exemple à l’aide d’une formule de ce type, à adapter selon les cours:
« Je déclare être l’auteur-e de ce texte et confirme que toutes les idées, citations ou informations non issues de ma réflexion personnelle sont correctement attribuées à leurs sources, avec les passages repris textuellement clairement identifiés entre guillemets. ☐ Je confirme n’avoir pas eu recours à un outil d’intelligence artificielle générative pour la rédaction de ce texte ☐ Je confirme avoir utilisé un ou plusieurs outils d’intelligence artificielle générative pour la rédaction de ce texte, conformément aux règles établies dans les principes et directives de la ܱé des sciences de la société sur le plagiat. Je prends note du fait que je suis tenu de garder la trace des prompts, textes et documents utilisés durant toute la formation concernée, et d’annexer mes conversations avec une IAG.» |