8 mai 2025 - UNIGE
Pourquoi l’UNIGE n’accepte pas une occupation sauvage
L’Ծé est et doit rester le lieu du débat, dans le plein respect de la liberté d’expression. Cette exigence doit s’inscrire dans le respect des règles de l’institution qui lui permettent d’assurer ses missions.
Hall d'Uni Mail, 7 mai 2025. Image: UNIGE
Depuis le 7 mai à midi, un groupe d’étudiantes et d’étudiants occupent le hall d’Uni Mail, en se réclamant de la Coordination étudiante pour la Palestine – UniGE. Leurs revendications, centrées sur la situation humanitaire et politique dramatique que connaît la bande de Gaza, sont légitimes et doivent pouvoir s’exprimer. L’institution leur a donc demandé de normaliser leur présence, en déposant une simple demande de réservation d’espace.
Malgré des sollicitations répétées, plusieurs échanges avec les services de l’Ծé et une mise en demeure formelle, le groupe a refusé d’entreprendre cette démarche, privilégiant l’instauration d’un rapport de force. L’institution s’est donc vue contrainte à demander, en fin de journée, l’intervention des forces de l’ordre qui définiront elles-mêmes les modalités comme le calendrier de leur intervention.
Le respect des règles n’est pas une simple contrainte administrative, il doit permettre à toutes et tous, et particulièrement aux étudiantes et étudiants à l’approche de la session d’examens, de travailler et d’étudier dans des conditions normales. Ce n’est évidemment pas le cas lorsque des salles de cours se voient vidées de leur mobilier, ou que le travail à la bibliothèque est perturbé par l’utilisation de mégaphones et d’une sono dans le hall. L’institution se doit aussi d’assurer la protection et la sécurité des personnes présentes dans ses locaux, pendant et en-dehors des heures d’ouverture, une tâche difficile à garantir dans le cadre d’une occupation sauvage.
La liberté d’expression est fondamentale dans une université, et il n’est pas question de la restreindre, dans les limites posées par le cadre légal. Ainsi, aucun des événements, manifestations, expositions ou conférences organisées à l’UNIGE autour de la question palestinienne n’a été empêché ni censuré. Toutes les demandes de réservation ont été acceptées, elles ont parfois permis des échanges directs entre les associations étudiantes et le rectorat pour que les formes choisies ne nuisent pas au bon fonctionnement de l’institution.
L’UNIGE attendait et attend toujours des occupantes et occupants qu’ils et elles normalisent leur situation afin d’exprimer leurs revendications dans un cadre conforme, permettant un dialogue apaisé autour des enjeux éthiques, juridiques et politiques qui sont au cœur des préoccupations, ce qui n’est malheureusement pas le cas et a appelé une réaction de la part de l’institution.