5 octobre 2023 - Melina Tiphticoglou
Petit à petit, la durabilité fait son nid à l’UNIGE
La transition énergétique est en cours à l’UNIGE, mais son implémentation prendra du temps. En attendant, de nombreuses actions attestent de l’engagement de l’institution en matière de durabilité. Durant l’automne, une série d’événements vise plus précisément à favoriser la mobilité douce et la sobriété numérique.
Potagers sur le toit d’Uni Dufour. Photo: J. Erard/UNIGE
Comptant parmi les plus gros consommateurs d’énergie du Canton, notamment en raison de bâtiments scientifiques très gourmands en électricité, l’UNIGE est consciente de sa responsabilité environnementale et s’attache à réduire son impact. Après un premier bilan carbone à l’automne 2021, elle prenait le chemin de la sobriété énergétique l’année suivante pour faire face au risque de défaut en approvisionnement en électricité, avec l’ambition de se doter d’un plan de transition énergétique. Des efforts pour réduire la consommation énergétique de l’institution sont fournis en continu selon trois axes. Le premier consiste à collaborer étroitement avec l’État de Genève dont dépendent les aspects techniques de ses bâtiments (enveloppe, chauffage, ventilation). Le second concerne l’analyse des activités menées au sein de ses murs et dont l’amélioration est du ressort de l’Ծé, comme l’installation d’une pompe à chaleur récupérant la chaleur générée par le parc de serveurs sis à Uni Dufour. Enfin, le dernier axe vise à sensibiliser les usagers et usagères des bâtiments aux économies d’énergie individuelles.
L’UNIGE est prête à faire face à une pénurie énergétique
Si l’énergie vient à manquer en Suisse cet hiver, la Confédération prévoit de déployer deux programmes d’urgence: Ostral pour l’électricité et OIC Gaz pour le gaz. Une telle situation affecterait inévitablement les activités de l’UNIGE, c’est pourquoi un plan de gestion de crise a été établi. Porté par un groupe de travail réunissant des membres de la Division des bâtiments (DIBAT), du Service santé au travail, environnement, prévention et sécurité (Steps), de la Division Système et technologies de l’information et de la communication (DiSTIC), du Rectorat, ainsi que des représentant-es des facultés des sciences et de médecine, il s’appuie sur l’analyse d’un cabinet de conseil spécialisé qui a permis d’identifier les gros postes de consommation énergétique en collaboration avec l’Office cantonal des bâtiments (OCBA).
En cas de pénurie d’électricité, la Confédération prévoit de gérer la crise en quatre étapes progressives – sensibilisation, restrictions, contingentement et délestage – de sorte à éviter le black-out, soit la coupure totale d’électricité. Le plan de l’UNIGE dicte les mesures à prendre au niveau institutionnel pour chacun de ces quatre niveaux. Le premier, qui compte sur les économies volontaires, prévoit une campagne de sensibilisation sur le modèle de ce qui a été fait l’hiver dernier. Le second introduit des restrictions pour certains équipements, dont la liste serait établie par la Confédération. Le troisième impose un contingentement aux gros consommateurs, à savoir une économie d’énergie de 10, 20 ou 30%. Enfin, dans le cas où le dernier niveau d’urgence devait être déclaré, délestages seraient opérés par tranches de quatre heures, tout en préservant les bâtiments critiques. Pour l’UNIGE, il s’agirait notamment du CMU (support médical), des Sciences (installations critiques), d’Uni Dufour (data center et nœuds de communication) et de l’Observatoire (data center et acquisition de données satellites). Des groupes électrogènes permettraient également de maintenir une alimentation électrique des installations critiques, notamment à Uni Mail.
Si le gaz venait à manquer, l’UNIGE aurait recours aux réserves de mazout pour ses chaudières bicombustibles (dont les sites majeurs sont équipés), afin d’assurer la continuité de la fourniture de chaleur nécessaire à ses infrastructures.