23 septembre 2021 - Jacques Erard
L’UNIGE s’engage en faveur des étudiant-es avec un trouble du spectre autistique
Une convention de collaboration lie désormais l’Ծé, la Faculté de psychologie et des sciences de l’éducation et la Fondation Pôle Autisme. Cet accord permettra de faciliter l’intégration des étudiant-es ayant reçu un diagnostic d’autisme en leur proposant des aménagements et des mesures d’accompagnement.
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L’UNIGE a pris, ces dernières années, un certain nombre de mesures visant à mieux inclure les personnes ayant des besoins spécifiques dans leur parcours universitaire. La convention de collaboration signée le 17 août dernier par le Pôle Santé de l’Ծé, le Pôle Cité de la Faculté de psychologie et des sciences de l’éducation (FPSE) et la (lire ci-dessous) représente un nouveau et important développement dans ce sens, puisqu’elle porte sur les étudiant-es ayant reçu un diagnostic de trouble du spectre autistique (TSA).
«L’autisme concerne tout le monde»
Il y a sept ans, commence l’écriture d’un roman intitulé L’enfant qui mesurait le monde. Dans ce récit, les habitant-es d’une île grecque sont en proie à un conflit interne. L’écrivain choisit de confier à un enfant la tâche de ramener la paix. Au fil de l’écriture, son personnage prend une consistance particulière. Il en parle à Stephan Eliez, professeur de la Faculté de médecine, qui lui dit que son enfant est autiste. «Je ne savais rien à ce sujet, raconte Metin Arditi. Je me suis donc documenté, j’ai écouté des interviews d’enfants autistes. J’étais bouleversé par ces témoignages. Nous sommes tous et toutes, à un moment ou à un autre de nos vies, confronté-es à des situations où nous éprouvons de la difficulté à nous exprimer et où nous ressentons un sentiment de grande solitude et d’abandon. Les personnes atteintes de TSA ont le même ressenti, à un degré 1000 fois plus élevé. L’autisme est un drame qui ne peut pas nous laisser indifférents et qui concerne tout le monde.» En novembre 2015, alors qu’il vient d’envoyer son roman à son éditeur, l’écrivain reçoit la visite de Stephan Eliez qui lui propose d’assumer, à sa suite, la présidence de la , créée deux ans auparavant avec pour objectif d’améliorer la prise en charge des personnes avec TSA à Genève et en Suisse romande.
À l’heure où de nombreuses universités en Europe et aux États-Unis succombent aux appels du wokisme – un mouvement qui revendique la non-mixité dans les réunions de personnes appartenant à des minorités – Metin Arditi estime que la démarche conjointe de la Fondation et de l’UNIGE va dans la bonne direction: «Les mesures prises par l’Ծé visent l’intégration en permettant aux étudiant-es avec autisme de vivre leur trajectoire universitaire en harmonie avec les autres étudiant-es et avec la société. Elles sont à ce titre exemplaires. La position de Genève comme pôle d’excellence dans la prise en charge de l’autisme s’en trouve également renforcée.»