Ce premier axe – le développement des compétences numériques pour tous et toutes – vise non seulement à former la communauté universitaire en termes de savoir-faire, mais aussi à lui permettre d’aborder les enjeux du numérique de manière critique. À cet effet, un cours transversal ouvert à toutes les facultés débutera ce semestre. Intitulé «Comprendre le numérique», il a pour ambition de donner une conscience profonde de la façon dont le numérique est en train de bouleverser la société, ainsi que les moyens de réfléchir et d’agir par rapport à ces changements. «Ce cours ne vise pas à former des techniciens du numérique, mais à équiper les étudiant-es afin qu’elles/ils puissent analyser et résoudre ensemble des problèmes complexes, explique Antoine Geissbuhler. Cette logique de décloisonnement est centrale pour la formation de citoyen-nes responsables à l’ère du numérique.»
Les enjeux du numérique
Le second axe du projet couvre toutes les prestations qui transforment l’Ծé, en particulier le télétravail dont le déploiement a été accéléré avec la crise sanitaire, malheureusement pas toujours dans les meilleures conditions. «Le confinement a montré qu’on pouvait exercer de nombreuses activités à distance, constate le vice-recteur. Le télétravail et d’autres formes nomades devraient se développer assez rapidement avec la dématérialisation des processus informatiques.»
Une «société du numérique responsable» est le troisième axe du plan d’action. Dans ce domaine, 2020 a vu la création du Centre de compétences en droit du numérique (Digital Law Center) et celle d’un nouveau type de diplôme universitaire, le Certificate of Open Studies. Ce dernier permet d’attribuer des crédits à des étudiant-es dans un contexte humanitaire qui empêche d’étudier à Genève. «Lié à un nombre limité de crédits (moins de 30 ECTS), cet enseignement permet à des réfugié-es d’initier une formation tertiaire dans leur camp, explique le vice-recteur. Cette dernière pourra être valorisée lors d'une éventuelle immatriculation dans une université.» D’autres activités ont été lancées, comme la mise en place d’une série de débats publics sur le numérique ou encore la participation de l’UNIGE à diverses initiatives émanant de la cité sur les enjeux de l’intelligence artificielle, comme le ou le .
Un nouveau centre de compétences
Parmi les réalisations du quatrième axe du programme «Une colonne vertébrale numérique pour la recherche», l’ouverture du (CCSD) est à relever. Inauguré le 4 septembre, celui-ci a pour mission de fédérer les compétences et initiatives de l’UNIGE en la matière afin de favoriser l’émergence de recherches innovantes et d’accompagner la transformation de la culture scientifique à l’ère des données massives. «Aujourd’hui, la recherche se décline de plus en plus in silico, plutôt qu’in vivo ou in vitro, constate Antoine Geissbuhler. Avec une cinquantaine de chercheuses et de chercheurs seniors de toutes disciplines impliqué-es dans le centre, il sera possible d’apprendre les un-es des autres comme d’aider les jeunes chercheurs et chercheuses qui ont besoin de maîtriser les outils d’analyse. Le potentiel d’innovation de la recherche est probablement à son maximum quand on croise les masses de données au travers des différentes disciplines.» Outre la création du CCSD, les infrastructures technologiques se sont développées, notamment avec le déploiement de Yareta, une plateforme d’archivage à long terme des données. Quant à la science ouverte et à ses enjeux, une feuille de route a été élaborée pour l’open research data, qui vise à favoriser l’évolution des pratiques et à développer une culture institutionnelle en la matière.
Enfin, la création d’un pôle d’innovation numérique au Centre universitaire d’informatique (CUI) – qui vient s’ajouter aux trois autres pré-incubateurs de l’UNIGE – et les activités du Bureau de la transformation numérique s’inscrivent dans les deux derniers axes du plan d’action («Écosystème ouvert d’innovation numérique» et «Gouvernance agile et participative»). Appelée à évoluer, cette feuille de route sera réactualisée au cours de l’automne, notamment pour y intégrer les leçons de la crise que nous venons de traverser.
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