27 mars 2025 -Anton Vos
Une méthode «couteau suisse» affine la simulation du Soleil
Un développement mathématique réalisé à l’UNIGE contribue à améliorer la modélisation de la dynamique complexe de l’atmosphère de notre étoile et de la survenue d’éruptions solaires potentiellement destructrices.
Éruption solaire photographiée par le satellite SDO (Solar Dynamics Observatory) de la Nasa le 1er mai 2013. Image: SDO/NASA
Les éruptions solaires provoquent de magnifiques aurores boréales. Celles-ci ont d’ailleurs été régulièrement visibles ces derniers mois jusque dans les latitudes relativement basses en raison du fait que le cycle solaire passe actuellement par un maximum d’activité. Mais ces éjections sporadiques et massives de matière et de rayonnement par notre astre du jour sont aussi susceptibles de provoquer d’importantes perturbations – voire des dégâts– sur les milliers de satellites en orbite et les réseaux électriques et de télécommunication installés sur Terre. Ce qui représente une véritable menace – de nature existentielle, estiment des spécialistes – pour nos sociétés de plus en plus dépendantes de ces technologies. Le défi consiste donc à prévoir le plus tôt possible les humeurs et les soubresauts du Soleil. Mais cela passe inévitablement par une simulation numérique des événements qui se déroulent dans son atmosphère. Et ça, ce n’est pas une mince affaire, tant sont complexes les composants, les réactions et les mouvements agitant ces couches de gaz chauffées pour certaines à des millions de degrés et baignées dans un champ magnétique violent.
Dans cette quête d’une simulation la plus fidèle possible de la météo solaire, une équipe de scientifiques, dont fait partie Gilles Vilmart, maître d’enseignement et de recherche à la Section de mathématiques (Faculté des sciences), a réalisé une avancée significative, rapportée dans un article paru le 26 mars dans . Les chercheurs ont en effet conçu une méthode, appelée «Pirock», capable de simuler plusieurs types de comportement de la matière en même temps, tout en présentant des avantages indéniables en termes de précision, de stabilité et d’efficacité de calcul, par rapport aux solutions utilisées jusqu’à présent. Ces développements numériques devraient être très utiles notamment à la mission (Interface Region Imaging Spectrograph), le satellite de la qui observe la basse atmosphère solaire mais dont l’interprétation des observations dépend fortement des simulations numériques.