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29 février 2024 - Alexandra Charvet

Recherche

Une clé d’accès aux sources de financement de la recherche

Avec le nouvel outil Pivot-RP, l’UNIGE se dote d’une plateforme innovante permettant à ses scientifiques d’explorer au mieux les possibilités de financement adaptées à leurs travaux de recherche.

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Image: F. Scotti/UNIGE


Dans la course à l’obtention de subsides pour financer la recherche, l’UNIGE s’en sort plutôt bien. En 2022, elle a en effet obtenu près de 156,5 millions de francs de fonds compétitifs publics, ce qui la place au 3e rang des hautes écoles universitaires suisses (écoles polytechniques fédérales comprises). Pour guider au mieux les chercheurs et chercheuses de l’institution au travers de la jungle administrative que peut constituer la recherche de fonds, le Service de soutien à la recherche (SSR) prodigue aide, conseils et informations. Dernier arrivé dans son arsenal de prestations: , un outil pour identifier le meilleur instrument de financement à l’intention des chercheurs et chercheuses de l’UNIGE.


Disponible sur le site web du SSR, la plateforme a été pensée pour trouver, de manière exhaustive, les appels à projets adaptés aux besoins de chacun et chacune, les recommandations de l’outil se faisant en fonction du profil renseigné par le chercheur ou la chercheuse. Les appels à projets proposés par l’interface, suisses ou internationaux, proviennent tout aussi bien de bailleurs de fonds publics que privés.

«La plateforme est facile à utiliser et très complète, précise Romain Cartoni, à la tête du SSR depuis juin dernier. Il est souvent compliqué et très chronophage pour un ou une chercheuse d’identifier le financement qui correspond exactement à ses besoins en termes de niveau de carrière, de type de projets ou encore de durée et de montant. C’est particulièrement le cas en ce qui concerne les subsides européens. L’avantage de Pivot-RP est qu’il se fonde sur le profil de chaque scientifique pour établir des propositions de manière ciblée.»

Une approche ouverte et participative

Financée majoritairement par les fonds compétitifs du Fonds national (87% des fonds compétitifs octroyés), la recherche à l’UNIGE représente près d’un quart du budget de l’institution. Une proportion qui est donc significative. «Un travail reste à faire, pour mieux organiser le financement et le soutien au développement de la recherche, note Romain Cartoni. L’UNIGE possède en effet une forte tradition d’indépendance, illustrée par exemple par l’autonomie de ses facultés. Cet ensemble favorise les approches bottom-up, avec pour conséquence une énorme créativité et l’établissement d’un grand nombre de collaborations. C’est ce qui fait la force de notre Ծé et le SSR s’applique à apporter le plus de cohérence possible aux processus de soutien à la recherche.»

Quant à la manne européenne, sa part dans le budget global de la recherche reste assez relative, de l’ordre de 20 millions de francs par an. «Proportionnellement moindre, ce financement revêt toutefois une importance capitale car, d’une part, il est très compétitif – donc très prestigieux – et, d’autre part, il permet à la recherche suisse de ne pas évoluer en vase clos, analyse Romain Cartoni. Si la situation au niveau politique reste actuellement compliquée, elle pourrait s’améliorer, le mandat de négociation avec l’Union européenne ayant obtenu un large soutien dans le cadre de la consultation menée début 2024 par le Conseil fédéral. La Commission européenne a d’ailleurs ouvert la porte à la participation suisse pour l’appel 2024 ERC Advanced Grants (de fin mai à fin août),à la condition toutefois que les négociations formelles avec la Suisse aient débuté.»

La nouvelle dynamique du SSR consiste désormais à accompagner les chercheurs et chercheuses en les soulageant au maximum des contraintes administratives. «Notre aide se veut axée sur leurs besoins, les processus doivent être fluides et logiques, explique Romain Cartoni. L’administration et les scientifiques ne parlent souvent pas le même langage, c’est à notre service d’harmoniser ce dialogue. Les chercheurs/euses doivent s’occuper de ce qu’elles et ils font le mieux, la science.»

Une recherche dynamique

Dans la série des bonnes nouvelles, le (PRN ou NCCR en anglais) vient d’être lancé. Traditionnellement très performantes dans ces projets collaboratifs à long terme de haut niveau, les équipes de recherche de l’UNIGE déposeront une vingtaine de dossiers de candidature en avril 2024, ce qui souligne le remarquable dynamisme de la recherche à l’UNIGE. «Contrairement à d’autres universités, nous n’effectuons pas de sélection interne, toujours dans une approche bottom-up, précise Romain Cartoni. Le SSR et le Rectorat offrent le soutien nécessaire aux candidat-es, afin que leurs projets remplissent les critères propres aux PRNs et soient compétitifs.»

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