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L’enseignement des langues étrangères en Suisse est un sujet politique depuis de nombreuses années: l’enseignement précoce avec deux langues étrangères dès le primaire fait en particulier l’objet de débats récurrents au sein de la politique scolaire.

Dans plus d’une demi-douzaine de cantons, des efforts politiques sont actuellement déployés pour n’enseigner qu’une seule langue étrangère à l’école primaire, à savoir l’anglais. Même dans les écoles secondaires, l’enseignement du français en Suisse alémanique et de l’allemand en Suisse romande est souvent mal perçu. L’enseignement des langues à l’école, qui vise pourtant à favoriser la compréhension entre les différentes parties du pays, doit-il encore se faire aujourd’hui avec les langues nationales traditionnelles?

Dans cet ouvrage, Daniel Elmiger, professeur associé de linguistique et de didactique au Département d’allemand (Faculté des lettres) et à l’Institut de formation pour l’enseignement, aborde ces questions, en mettant l’accent sur des problématiques récentes: la relation difficile avec les disciplines linguistiques, souvent «détestées», l’utilisation du traitement automatique des langues et de l’intelligence artificielle ou encore l’apprentissage informel des langues dans l’enseignement bilingue.

Dans un pays qui se définit, entre autres, par sa diversité et son exigence de coopérer malgré les différences culturelles et linguistiques, l’enseignement des langues joue un rôle éminemment politique. Dans ce contexte, l’auteur n’hésite pas à interroger la volonté de maintenir la compréhension mutuelle et la conversation plurilingue, alors que certaines régions du pays semblent de plus en plus enclines à abandonner cette ambition fondatrice.