Pour cette édition2025 du Salon des inventions, l’Ծé viendra rappeler le rôle qu’elle joue dans ce processus: de l’éveil à la science chez les plus jeunes au transfert de technologies et la création de start-up. Le , dédié aux scientifiques en herbe, sera présent du 9 au 13avril. Et, pour la première fois, Unitec sera également présent avec une douzaine d’innovateurs et d’innovatrices comprenant majoritairement des start-up le mercredi9avril au Pavillon suisse de l’innovation.
Inventer n’est pas innover
Une institution de recherche comme l’UNIGE est un «continuum de l’innovation», aime à répéter son vice-recteur, Sébastien Castelltort. En effet, elle aide tout d’abord à créer des vocations dès le plus jeune âge grâce à son centre de médiation scientifique, le . Celui-ci regroupe des ateliers scientifiques interactifs proposant des expériences originales sur l’astronomie, la biologie, les sciences de la Terre et de l’environnement ou encore la pharmacie et l’anthropologie. Puis, à travers son rôle central et plus connu d’enseignement et de recherche, l’Ծé se fait le berceau des découvertes et des inventions qui en découlent. Tout est en place également pour emmener ces dernières au stade de l’innovation, afin que la société en bénéficie, car découvrir ne suffit pas pour innover.
La journée du 9avril sera l’occasion d’échanger avec celles et ceux qui valorisent leur invention au quotidien: les innovateurs et les innovatrices et, en particulier, les entrepreneur-es qui ont franchi le pas du labo à la start-up. Ces véritables inventeurs et inventrices étaient le plus souvent des chercheurs et des chercheuses, mais, contrairement à la majorité de leurs collègues qui pensent «connaissances et transmission du savoir», ils et elles ont pensé «innovation» avant que leurs résultats soient publiés dans une revue scientifique. «C’est un pas essentiel, car des publications trop précoces peuvent bloquer la possibilité de déposer ultérieurement un brevet, signant l’arrêt souvent définitif d’un transfert de technologies. Les universitaires souhaitant devenir des innovatrices et des innovateurs doivent ainsi nous contacter le plus tôt possible», rappelle Laurent Miéville, directeur d’Unitec.
Cheminer de la recherche à l’entrepreneuriat
Une fois la découverte réalisée dans les labos universitaires, les chercheurs et chercheuses doivent impérativement contacter Unitec, car les institutions sont titulaires des droits de propriété intellectuelle sur les inventions, mais aussi pour obtenir de précieux conseils et un soutien financier adéquat en vue d’un potentiel transfert commercial. Le jeu consiste d’abord à déterminer si nouveauté et inventivité il y a. En d’autres termes, si la brevetabilité est possible. Laurent Miéville ajoute qu’ensuite, il s’agit de «déterminer s’il existe un potentiel de valorisation avec des partenaires privés susceptibles de reprendre le développement de la découverte pour en faire un produit ou un service».
À ce stade, si rien n’était fait, les brevets auraient de fortes chances d’être abandonnés et de venir remplir les archives universitaires au quai du Seujet. Deux solutions s’offrent principalement aux inventeurs et inventrices: créer une start-up ou valoriser leur découverte auprès de partenaires industriels existants, chargés de poursuivre, seuls ou en collaboration, le développement du produit. Le rôle d’Unitec est déterminant lors de la définition de cette stratégie de valorisation: seul ou avec l’aide d’expert-es, le bureau évalue l’intérêt du marché et, le cas échéant, finance des étapes de maturation des inventions afin de maximiser les chances de succès. Une fois la structure partenaire identifiée, Unitec se charge de la négociation des accords de transfert. Dans le cadre de la création d’une start-up, celle-ci bénéficie en général d’une licence exclusive dans son domaine d’exploitation. Certain-es quittent alors l’UNIGE pour rejoindre la jeune pousse, alors que d’autres préfèrent rester dans la recherche académique.
Franchir la dernière montagne
Pour la start-up, l’étape suivante consiste à développer le produit au niveau préindustriel ou préclinique, donc encore à l’échelle d’un laboratoire, et pouvoir ainsi, d’une part, démontrer son efficacité technique et, d’autre part, confirmer son potentiel économique. S’ensuivra la demande d’une autorisation de mise sur le marché, ce qui peut impliquer de coûteux essais cliniques selon le type de produit. Afin d’aider financièrement les jeunes entreprises, de nombreux outils et bourses existent au niveau cantonal et national. Si elles parviennent à franchir ce palier, les montants dépensés jusque-là – on parle souvent de plusieurs années de développement et de plusieurs millions – ne représenteront que le sommet de l’iceberg, soit seulement 10% du coût des futures études cliniques, s’il s’agit de développer un médicament. Le coût est largement moindre pour d’autres types d’invention.
À ce stade, il est donc essentiel de trouver des investisseurs et des investisseuses pour obtenir un capital-risque. Compte tenu des sommes injectées, ils et elles deviendront majoritaires au sein de la compagnie et si l’aventure se poursuit, il y a de fortes chances que la start-up soit rachetée par une grande entreprise. De fortes chances existent également pour que l’application cible de l’invention initiale soit réorientée en fonction des résultats obtenus lors du développement et du potentiel commercial. Voilà les nombreux et passionnants défis auxquels sont confrontées les inventions, tout comme celles et ceux qui les portent jusqu’à ce que la société civile en soit la grande bénéficiaire. «Car un nouveau produit, un nouveau service ou une nouvelle technologie peuvent créer de l’emploi, améliorer la qualité de vie, voire sauver des vies», termine Laurent Miéville.