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29 avril 2025 - UNIGE

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Trente ans de chasse aux exoplanètes

Pour marquer les trois décennies de la découverte de la première exoplanète, une DzԴéԳ à quatre voix et une exposition sur le quai Wilson proposent une immersion dans ces mondes lointains.

Existe-t-il d’autres «mondes» dans l’Univers? La question a trouvé sa réponse en 1995, avec la découverte d’une planète orbitant autour d’une autre étoile que notre Soleil, l’exoplanète 51 Pegasi b. Jusque-là unique – à nos yeux du moins –, le Système solaire perdait soudainement son statut d’exception dans le bestiaire cosmique. Et même si le monde astronomique ne doutait alors plus vraiment de l’existence d’autres systèmes stellaires, personne n’avait jusque-là pu apporter la preuve de leur existence. Cette découverte exceptionnelle, faite par Michel Mayor et Didier Queloz, chercheurs au Département d’astronomie de la Faculté des sciences, leur vaudra, près de vingt-cinq ans plus tard, un prix Nobel de physique. L’UNIGE célèbre les 30 ans de cette découverte majeure avec une exposition en plein air et une soirée de DzԴéԳs, à laquelle participera notamment Michel Mayor.

L’événement a révolutionné l’astronomie et ouvert la voie à la quête de la vie ailleurs dans l’Univers. «Personne ne savait si les exoplanètes existaient ou non, se rappelle Michel Mayor. Les astronomes les cherchaient depuis des années… en vain!» En effet, les technologies pour permettre une telle découverte n’étaient pas encore nées et il a fallu attendre 1993 et la mise en service du spectrographe Élodie pour franchir le pas. Les outils actuels – tels le satellite CHEOPS ou les spectrographes HARPS et ESPRESSO –ouvrent, quant à eux, de nouvelles perspectives dans la recherche d’exoplanètes. Si, en soi, la découverte d’une nouvelle exoplanète est devenue banale (on en compte aujourd’hui plus de 5000), l’étude de leurs caractéristiques révèle aux astronomes toute la diversité de ces nouveaux mondes où l’on trouve aussi bien des planètes massives très proches de leur étoile que des planètes orbitant autour d’une étoile double comme la fameuse Tatooine de La Guerre des étoiles, poussant les astronomes à revoir constamment les modèles dont ils et elles disposent pour expliquer la formation des systèmes planétaires.

Sommes-nous seul-es dans l’Univers?
Ces recherches renferment également l’espoir de repérer une vie extraterrestre, le nombre gigantesque de systèmes planétaires dans notre galaxie (estimé à plusieurs milliards) laissant entrevoir l’existence possible d’autres mondes évoluant dans des conditions propices à l’émergence de la vie. Pour résoudre cette énigme qui fascine les sociétés humaines depuis la nuit des temps, plusieurs dizaines de scientifiques s’activent au sein du Centre pour la vie dans l’Univers (CVU), une structure interdisciplinaire réunissant astronomes, chimistes, physicien-nes, biologistes, géologues et expert-es du climat. «Si je devais parier sur une chose, c’est que l’on découvrira probablement de la vie dans le système solaire avant d’en trouver sur les exoplanètes», prévoit toutefois Émeline Bolmont, directrice du CVU qui participera également à la DzԴéԳ. «Il est en effet extrêmement complexe de mener des recherches sur ces dernières, tant du point de vue instrumental que du point de vue théorique. Nos recherches sur les exoplanètes se focalisent sur une forme de vie beaucoup plus primitive qu’une vie intelligente, même si cette dernière doit être suffisamment développée pour avoir impacté son atmosphère et donc être décelable.»

Science et fiction en plein air
Dès le 2 mai, le quai Wilson accueillera une exposition visant à prendre le contre-pied des représentations trop réalistes d’exoplanètes qui apparaissent généralement dans les médias. Il reste en effet impossible d’obtenir des photographies de ces mondes lointains: trop petites, trop proches de leurs étoiles et situées à des distances vertigineuses, les exoplanètes ne peuvent être distinguées clairement, même par les télescopes les plus puissants. Ainsi, les représentations dont on dispose aujourd’hui sont des images de synthèse, parfois si réalistes qu’il devient difficile de les différencier d’une véritable photographie. Remettant l’imaginaire à l’honneur, l’exposition s’appuie sur des résultats et projets scientifiques récents, avec des touches de fantastique, de poésie ou de folie, fruits d’un dialogue entre les scientifiques du Département d’astronomie et des artistes de bande dessinée (Bajram, Schuiten, Peeters, Manchu ou étudiant-es de l’École supérieure de bande dessinée et d’illustration).

EN QUÊTE D’AUTRES MONDES

Conférence des professeur-es Michel Mayor, Prix Nobel de physique 2019; Francesco Pepe, directeur du Département d’astronomie; Monika Lendl, chargée de la mission spatiale CHEOPS; Émeline Bolmont, directrice du Centre pour la vie dans l’Univers

Mercredi 7 mai | 18h15 | Uni Dufour


EXOPLANÈTES | SCIENCE & FICTION

Exposition

Du 2 mai au 2 juin | Quai Wilson


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