16 mars 2023 - Rachel Richterich
Un documentaire retrace le parcours d’André Bullinger, pionnier de la sensori-motricité
Père de la sensori-motricité – un outil majeur pour accompagner le développement des très jeunes enfants –, André Bullinger fait l’objet d’un documentaire projeté le 23 mars.
Le bilan sensori-moteur étudie les réponses du corps aux diverses stimulations sensorielles à travers différentes mises en situation. Principalement pratiqué chez l’enfant, il permet au/à la praticien-ne formé-e à cette méthode d’identifier une difficulté dans le développement de la personne et de remonter à son origine. Il explore tant la perception que l’individu a de son environnement et de son entourage à travers ses sens que sa motricité et sa posture ou encore la gestion de ses émotions. Ce, afin de définir des pistes d’accompagnement adaptées.
LES ARCANES DU VIVANT. SUR LES TRACES D’ANDRÉ BULLINGER, PIONNIER DE LA SENSORI-MOTRICITÉ
Projection et table ronde
Jeudi 23 mars | 19h | Auditorium Arditi, sur jusqu'au 19 mars
La sensori-motricité pour mesurer les effets des écrans sur les tout-petits
Mis au point par le psychologue genevois André Bullinger, le bilan sensori-moteur est l’un des outils mobilisés par Estelle Gillioz, doctorante au sein du Laboratoire du développement sensori-moteur affectif et social (SMAS) de la Faculté de psychologie et des sciences de l’éducation pour les besoins de sa thèse. Dans le cadre de ses travaux, qui visent à évaluer les effets de l’exposition aux écrans sur les tout-petits, la chercheuse fait en effet intervenir une psychomotricienne formée à la Haute école genevoise de travail social (HETS) afin d’utiliser cette méthode.
Effets des écrans sur la perception de l’entourage
L’objectif d’Estelle Gillioz est de mesurer les effets d’une exposition aux écrans sur les sphères émotionnelle, relationnelle, attentionnelle et tactile des enfants de 6 à 36 mois. Autrement dit, la chercheuse souhaite comprendre si et comment cette exposition influence la motricité et la coordination de l’enfant, sa perception de l’environnement et ses interactions avec son entourage. «Grâce au bilan sensori-moteur, nous pouvons évaluer l’irritabilité sensorielle, indique la chercheuse. C’est-à-dire voir si l’enfant est dérangé-e par une matière, une texture, un son ou une lumière. Nous essayons également d’identifier un éventuel lien avec ses habitudes de consommation – temps d’exposition, contenu regardé, accompagnement parental.» Concrètement, des objets sont présentés à l’enfant pour observer sa réaction et sa manière de les toucher.
Devant les écrans dès les premières semaines de vie
Commencé en septembre 2020, ce financé par la fondation Action innocence a d’ores et déjà montré que les enfants de 1 mois à 3 ans sont exposés aux écrans en moyenne cinq heures par semaine. «Il s’agit là d’une consommation directe, lorsque des parents mettent volontairement des enfants devant un film, par exemple», souligne Estelle Gillioz. Et la quasi-totalité des 486 parents sondés en ligne pour ce premier volet de l’étude affirment passer du temps devant les écrans alors que l’enfant est présent-e dans la pièce, l’y exposant ainsi indirectement. La récolte de données de ce nouveau volet de la recherche qui, via notamment le bilan sensori-moteur, vise à déterminer l’influence de cette exposition sur le développement de l’enfant devrait s’achever cette année.