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Comment le personnel médical doit-il aborder ces patient-es hésitant-es, tiraillé-es entre les informations souvent contradictoires circulant à propos des vaccins? Infectiologue à l’Institut universitaire de médecine de famille et de l’enfance, Alessandro Diana a participé à une réflexion sur cette question avec un groupe de collègues, qui a abouti à la rédaction d’un guide. Celui-ci vient d’être traduit de l’anglais au français. Il se base sur l’entretien motivationnel, une pratique mise au point depuis quelques années pour encourager les patient-es à adopter un comportement propice à réduire les risques en matière de santé. Relativement simple à énoncer en théorie – privilégier l’écoute, la mise en confiance plutôt que l’autorité et le jugement – cette approche s’avère plus complexe à traduire dans des situations réelles. D’où la pertinence de ce mode d’emploi qui touche, au-delà même de la problématique vaccinale, un aspect fondamental de la relation entre patient-e et thérapeute.

Dans l’entretien médical, chaque mot du soignant ou de la soignante peut avoir un impact sur le processus de décision du patient ou de la patiente. Le guide met ainsi en scène des dialogues et propose des formulations types permettant au patient ou à la patiente de formuler ses doutes en toute confiance et de l’aider à prendre une décision informée. Dans cette approche, l’élément central repose sur la notion de partenariat thérapeutique. Quelle que soit la décision finale du patient ou de la patiente, le ou la soignant-e se met à l’écoute, formule des conseils uniquement avec l’accord de la personne et témoigne de la prise en compte de ses réticences, le tout sans porter de jugement.

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Efficacité à la clé

Cette méthode a-t-elle fait ses preuves? «Alors que plusieurs études ont démontré que les approches factuelles et informatives auprès des vaccino-hésitant-es se sont révélées non efficaces, voire contre-productives, indique Alessandro Diana, la littérature médicale fait de plus en plus état des résultats positifs obtenus grâce aux techniques de l’entretien motivationnel.» Une étude menée par , professeur à l’���Ծ������������é de Sherbrooke (Canada), a par exemple montré que l’adhésion vaccinale de parents ayant bénéficié d’une information basée sur ces techniques, lors de la première année de vie d’un bébé, était de 20% supérieure à celle de parents ne l’ayant pas reçue. L’UNIGE et les HUG effectuent également des recherches qui permettront d’approfondir ces résultats.

À l’occasion de la pandémie de Covid-19, les établissements médicaux ont parfois cherché à convaincre non seulement leurs patient-es mais aussi leur propre personnel soignant de se faire vacciner. Loin de se concentrer dans des niches marginales de la société, l’hésitation vaccinale est donc largement répartie. «Ce phénomène n’est plus un tabou dans le milieu médical, estime Alessandro Diana. Nous devons faire preuve de bienveillance et considérer ces réactions comme légitimes, tout en améliorant nos outils de communication et de dialogue. Je suis convaincu que c’est la meilleure façon de faire reculer la méfiance vis-à-vis des vaccins.»

1. , National Library of Medicine

Pour en savoir plus

Guide sur l'entretien motivationnel sur l'hésitation vaccinale
Handbook «Motivational Interviewing for Vaccine Hesitancy»