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Résumé de la thèse

La thèse s’intéresse aux dynamiques collaboratives entre les formateur·trice·s de terrain et les formateur·trice·s institutionnels dans le cadre de dispositifs d’alternance intégrative mis en place dans la formation initiale des enseignant·e·s primaires à la Haute école pédagogique du canton de Vaud (Suisse). C’est en partant du constat d’un fossé persistant entre les savoirs académiques et les savoirs professionnels que cette thèse a été engagée. Ce constat perdure malgré les intentions institutionnelles de favoriser leur articulation dans une perspective de développement des compétences professionnelles des futur·e·s enseignant·e·s et de facilitation du transfert des apprentissages entre les différents lieux de formation.

Adoptant une approche interactionnelle et s’inscrivant dans un cadre théorique pluridisciplinaire mobilisant notamment la sociologie du travail, la didactique professionnelle et les théories de l’apprentissage organisationnel, la recherche analyse les interactions réelles entre acteur·trice·s de la formation à partir de corpus empiriques recueillis dans trois dispositifs collaboratifs. Ces dispositifs ont été observés dans leur déroulement concret, permettant une analyse fine des négociations, des positionnements épistémiques, des objets de controverse et des mécanismes de coordination dans l’action située.

Les résultats révèlent une grande diversité de configurations interactionnelles, oscillant entre co-présence, collaboration formelle et co-élaboration effective. Ils mettent en lumière les conditions favorables à une véritable coopération : reconnaissance mutuelle des expertises, existence d’objets-frontières partagés, inscription dans des communautés de discours communes et soutiens organisationnels clairs. À l’inverse, les malentendus, les asymétries statutaires et les différences langagières peuvent entraver la construction collective des savoirs professionnels.

En documentant les ressorts interactionnels de la collaboration entre HEP et terrain, cette recherche contribue à la réflexion sur les ingénieries participatives en formation des enseignant·e·s. Elle propose des leviers concrets pour améliorer la qualité des dispositifs d’alternance en promouvant des formes de co-développement professionnel fondées sur une intelligence collective. Ainsi, la thèse ouvre des perspectives pour penser une alternance réellement intégrative, centrée non sur une juxtaposition de rôles, mais sur une articulation dynamique et réflexive des savoirs au service de la professionnalisation des futur·e·s enseignant·e·s. 

Directeur de la thèse :

Laurent Filliettaz, Université de Genève

Membres du jury :

Laurent Filliettaz, directeur de thèse, Université de Genève

Valérie Lussi Borer, Université de Genève

Lucie Mottier Lopez, Université de Genève

Laurent Veillard, Institut AgroSup Dijon

Nadia Cody, Université du Québec à Chicoutimi

2025