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Décembre 2024 (n°35)

Resilience-Oriented Training for Safety-Concerned Organisations

Elleke Ketelaars, Equipe CRAFT, RIFT, Université de Genève

Thèse soutenue le 7 novembre 2024 à l'Université de Genève

Résumé de la thèse

Son travail doctoral s’inscrit dans le projet Ambizione « Resilience-Oriented Training for Safety-Concerned Organisations » dirigé par Simon Flandin. L’objectif était d’améliorer la compréhension de la manière dont la formation peut mieux préparer les gestionnaires de crise à gérer les situations de crise. Elle a développé un cadre épistémologique fondé sur la résilience, l’enaction et l’expérience. Après une revue systématique de la littérature sur la formation à la résilience dans les situations critiques, elle a concentré son étude sur les simulations de crise, les examinant sous un angle phénoménologique et de formation professionnelle. À travers trois études empiriques menées dans deux domaines distincts (la protection civile et les industries à risque) elle a exploré les conditions de formation sous lesquelles les simulations offrent, ou non, des opportunités d’apprentissage et de développement.

Ses méthodes, basées sur le cadre du cours d’expérience, ont inclus l’observation directe et les auto-confrontations. Elles ont permis une analyse approfondie des expériences des participant·e·s pendant les simulations de crise.

La première étude empirique a examiné le rôle de la fidélité dans la conception des simulations. Bien que la haute fidélité soit souvent valorisée par les participant·e·s et les concepteurs·trices, nos résultats suggèrent qu’elle n’est pas toujours avantageuse, notamment pour les gestionnaires de crise novices et occasionnel·le·s. Elle a proposé un ensemble de principes de conception des simulations visant à maximiser les opportunités d’apprentissage pour ces groupes, au-delà de la simple recherche de fidélité. Le concept de « simulation suffisamment bonne » décrit ces principes transversaux.

La deuxième étude empirique a investigué l’impact de la formation par simulation sur le développement de l’expertise à long terme. La littérature existante se concentre souvent sur les résultats d’apprentissage des exercices isolés, négligeant la perspective développementale plus large. Cette étude de cas a mis en lumière les dynamiques de développement résultant de la participation régulière aux exercices, en modélisant trois schémas distincts.

La troisième étude empirique a exploré les simulations de crise dans le secteur à haut risque. Malgré la tendance des exercices de gestion de crise dans ce domaine à être répétitifs et normatifs, cette recherche a révélé que les écarts par rapport aux pratiques standard de simulation peuvent générer des opportunités d’apprentissage significatives. Cette observation contribue à la conception d’exercices de gestion de crise plus efficaces.

La signification de cette thèse réside dans sa contribution empirique à la compréhension du potentiel d’apprentissage des simulations de crise. Elle fournit des perspectives théoriques qui avancent les conceptualisations actuelles de la résilience, de son développement, et de la formation à la résilience. De plus, elle offre des recommandations pratiques pour la formation des gestionnaires de crise, qu’ils soient novices ou expérimenté·e·s, incluant un curriculum d’initiation pour les novices, un curriculum de diversification pour les expert·e·s, et des principes concrets de conception des simulations pour les deux groupes.

 

Co-directeurs de la thèse :

Simon Flandin, Université de Genève

Germain Poizat, Université de Genève

Jury de thèse :

Johan Bergström, Lund AV¶ÌÊÓÆµ, Sweden

Martin Viktorelius, Halmstad AV¶ÌÊÓÆµ, Sweden

Lucie Cuvelier, CESI, France

Valérie Lussi Borer, Université de Genève

1 nov. 2024

Décembre 2024 (n°35)