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Décembre 2024 (n°35)

The Resilience Training Conference: Improving Safety, Extreme Situations Management and Crisis Preparedness through Resilience Development, Education & Training | 08.11.2024

RETOUR SUR LA CONFERENCE DU 8 novembre 2024

Par Elleke Ketelaars, RIFT, Université de Genève

Le 8 novembre 2024, une conférence dédiée à l’amélioration de la sécurité, à la gestion des situations extrêmes et à la préparation aux crises grâce au développement de la résilience, de l’éducation et de la formation s’est tenue à Uni Mail. Cet événement, organisé par Simon Flandin (CRAFT), constituait la conférence de clôture du projet ROTSCO (Resilience-Oriented Training for Safety-Concerned Organisations), financé par le Fonds National Suisse (FNS).

Cette journée a rassemblé des chercheur·e·s, étudiant·e·s et praticien·ne·s intéressé·e·s par ces thématiques pour écouter des conférences et une table ronde d’expert·e·s, et participer à deux ateliers interactifs.

La journée a débuté par un mot de bienvenue de Germain Poizat, vice-doyen, qui a souligné l’importance de ces enjeux et la nécessité d’un dialogue renforcé entre le monde académique et le milieu professionnel pour progresser dans ce domaine.

Keynote d’ouverture : une introduction à la résilience

Après cette introduction, Elleke Ketelaars (Université de Genève) a ouvert la conférence avec un keynote sur la formation à et par la résilience. Cette intervention a posé les bases conceptuelles pour un public varié en clarifiant les notions clés liées à la résilience. Elleke a proposé une structuration d’un champ de recherche souvent caractérisé par son éclectisme et sa multidisciplinarité, offrant ainsi une meilleure compréhension des différentes formes de formation à et par la résilience.

Table ronde : perspectives sur la résilience

Une table ronde animée par des expert·e·s de renom a suivi : le Prof. Jan Schmütz (Université de Zurich), le Prof. Martin Viktorelius (Halmstad AV¶ÌÊÓÆµ) et le Prof. Cécilia De la Garza (Électricité de France, Conservatoire National des Arts et Métiers, Paris). Cette discussion a exploré la résilience comme caractéristique individuelle, collective et socio-technique. Les intervenant·e·s ont échangé sur les idées reçues entourant ce concept et sur les moyens de développer ou renforcer cette capacité essentielle.

Ateliers pratiques : mise en application de la résilience

Après une pause-café, les participant·e·s ont eu le choix entre deux ateliers parallèles :

  1. Resilience as Negative Capability and Situated Trade-offs: Implications for Training, animé par Lucie Cuvelier (CESI, Paris) Simon Flandin.
  2. Resilience as Enacted Skills/Enacted Sensemaking: Implications for Training, animé par Martin Viktorelius et Elleke Ketelaars.

Ces ateliers ont offert des opportunités interactives pour approfondir des aspects spécifiques de la résilience.

Keynote de l’après-midi : les origines du concept de résilience, son application aujourd’hui dans la formation

L’après-midi a été marqué par un keynote captivant du Prof. Johan Bergström (Lund AV¶ÌÊÓÆµ). En adoptant une approche d’archéologie discursive, il a analysé les conditions ayant favorisé l’émergence du concept de résilience, en mettant en lumière comment les conditions scientifique, politique et idéologique, ainsi que des événements marquants ont contribué à sa définition contemporaine.

Dans son keynote, Prof. Bergström a également insisté sur l’importance d’identifier les sources de fragilité au sein des organisations pour mieux concevoir des formations adaptées. Il a proposé des solutions telles que le cross-training (développer une redondance sociale et une compréhension des perspectives des autres), l’implication des expert·e·s dans la conception de formations (co-design de simulations) et la mise en place d’entraînements axés sur des problématiques organisationnelles spécifiques.

La journée s’est conclue par une intervention de Jean Pariès, directeur scientifique de la Fondation pour une culture de sécurité industrielle (FONCSI). S’appuyant sur les contributions et les échanges de la journée, il a posé trois questions stimulantes :

  • La résilience est-elle un oxymore ?
  • La résilience est-elle réellement une bonne idée ?
  • Qui devrait être formé ou entraîné à la résilience ?

Ces questionnements, à la fois provocateurs et riches de sens, ont invité les participant·e·s à poursuivre leurs réflexions au-delà de la conférence.

Cette conférence a permis de réunir des perspectives diversifiées et de renforcer le dialogue entre la recherche et la pratique, contribuant ainsi au développement de stratégies robustes pour former à la résilience et améliorer la sécurité organisationnelle.

2 déc. 2024

Décembre 2024 (n°35)