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CORONAVIRUS - Continuité pédagogique en éducation physique

Un défi pour les enseignant.e.s

En cette période de pandémie et de confinement, assurer la continuité pédagogique constitue l’une des préoccupations majeures de la communauté éducative. En éducation physique (EP), «Ìýdiscipline à part entière, enseignée entièrement à partÌý»[1], cela constitue un véritable défi pour les enseignant.e.s.Ìý

De nombreuses propositions de contenus apparaissent actuellement sur les réseaux sociaux et sur le Web, à l’initiative d’associations professionnelles, d’enseignant.e.s d’éducation physique ou d’instructeur.trice.s de fitness. Nous saluons cette forme de solidarité et ce partage de connaissances qui font retrouver à Internet sa fonction première, mais nous y voyons également plusieurs limitesÌý:

  • Ces propositions de contenus se focalisent exclusivement sur les dimensions fonctionnelles et hygiénistes, au détriment des enjeux d’apprentissage et de transmission culturelle de l’EP[2]Ìý;
  • Elles se présentent le plus souvent sous la forme de tâches isolées, en rupture avec la logique de séquence didactique ou de projet d’enseignement sur laquelle se fonde l’enseignement de l’EP comme celui des autres disciplines scolairesÌý;
  • Elles prescrivent un travail individuel, à l’encontre de la dimension éminemment collective de l’EP à travers les notions d’équipes, de rôles sociaux…[3]

En appui sur la théorie de la transposition didactique[4]Ìýet sur une tradition d’enseignement de l’EP comme éducation à la culture physique et sportive[2], nous recommandons plutôt aux enseignant.e.s romand.e.s, dans la mesure du possible, de se référer à la démarche suivante :Ìý

  • Identifier, à partir des attentes fondamentales, des objectifs d’apprentissage et des pratiques sociales de référence[5]Ìýdu Plan d’études romand (PER)[6], les contenus d’enseignement les plus à même d’être transmis et acquis à distance ;Ìý
  • Concevoir des séquences didactiques ou projets d’enseignement et des situations d’apprentissage visant la transmission et l’acquisition de ces contenus, en faisant appel aux MITIC pour pallier l’absence de contact direct des élèves avec l’enseignant.e et leurs pairs.

Ìý

[1]ÌýHébrard, A. (1986).ÌýL’éducation physique et sportive. Réflexions et perspectives.ÌýParisÌý: Editions Revue EP.S.

[2]ÌýForest, E., Lenzen, B. & Öhman, M. (2018).Ìý.ÌýEuropean Educational Research Journal,Ìý17(1), 71-90.

[3]ÌýTravert, M. & Mascret, N. (Eds.) (2011).ÌýLa culture sportive.ÌýParisÌý: Editions EP&S.

[4]ÌýChevallard, Y. (1991).ÌýLa transposition didactique. Du savoir savant au savoir enseigné(2eÌýéd.). GrenobleÌý: La Pensée sauvage.

[5]ÌýMartinand, J.-L. (2001). Pratiques de référence et problématique de la référence curriculaire. In A. Terrisse (Ed.),ÌýDidactique des disciplines. Les références au savoirÌý(pp. 17-24). BruxellesÌý: De Boeck.

[6]ÌýConférence intercantonale de l’instruction publique de la Suisse romande et du Tessin (2010-2016).Ìý. CIIPÌý: Neuchâtel.

19 mars 2020

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