Quand la psychologie déborde des frontières de la FPSE

La Faculté de psychologie et des sciences de l’éducation est très fortement impliquée dans deux des cinq centres interfacultaires que compte l’UNIGE: Celui en sciences affectives (CISA) et celui de gérontologie et d’études des vulnérabilités (CIGEV).
• CENTRE INTERFACULTAIRE DE GÉRONTOLOGIE ET D'ÉTUDES DES VULNÉRABILITÉS (CIGEV)
Fondé en 1992, à l’initiative du sociologue , aujourd’hui professeur honoraire de la Faculté des sciences de la société, le (Cigev) a été co-leading house du Pôle de recherche national Lives «Surmonter la vulnérabilité: perspectives du parcours de vie», actif entre 2010 et 2022. Il héberge depuis le Centre Lives-UNIGE.
Les membres de la Faculté de psychologie et des sciences de l’éducation (FPSE) occupent une place de choix parmi la trentaine de professeur-es et la cinquantaine de chercheurs et chercheuses issues de diverses facultés (médecine, d’économie et de mangement, des sciences de la société) qui composent actuellement les équipes du Cigev.
À la tête du Laboratoire du vieillissement cognitif, le professeur Matthias Kliegel assume ainsi la direction du centre, tout en étant responsable d’un de ses deux pôles de recherche principaux, celui consacré à la gérontologie, dont les axes d’investigation prioritaires sont le parcours de vie, la multidirectionnalité et la plasticité.
Dans le cadre de ce vaste programme scientifique, le groupe piloté par Damaris Aschwanden, maître-assistante à la FPSE, s’attache à comprendre le fonctionnement psychosocial et le processus de vieillissement de diverses populations, qu’elles soient en bonne santé ou en situation de démence.
Celui que dirige , docteure en psychologie et collaboratrice scientifique au Cigev, étudie notamment l’influence de la pratique d’activités physiques ou de loisirs sur les performances cognitives, le bien-être et la santé physique et/ou mentale, ainsi que les relations entre le genre et l’activité physique et leurs effets sur la stabilité posturale et les performances cognitives.
Professeur assistant, , concentre, quant à lui, ses travaux sur le développement de la vulnérabilité de l’enfance à la fin de l’âge adulte, tandis qu’, également professeure assistante, cherche à comprendre comment les émotions et le stress influencent l’apprentissage et la mémoire chez les êtres humains.
Enfin, Sascha Zuber (maître-assistant) supervise le volet portant sur la manière dont l’enfance, l’adolescence, l’âge adulte jeune et moyen affectent les différences individuelles en matière de santé et de qualité de vie à un âge plus avancé.
En marge du projet «Lifespan, multidirectionnalité, plasticité», on peut également citer les recherches menées par Chiara Scarampi (maître-assistante) ÂÂÂ‒ qui portent sur la métacognition, c’est-à -dire sur la manière dont les individus surveillent et adaptent leur comportement afin d’améliorer la réalisation d’une tâche, dans divers domaines cognitifs, allant de la mémoire à la prise de décision perceptive et économique, ou encore les travaux de la postdoctorante Melanie Mack, qui sont centrés sur la stabilisation et la plasticité de la santé mentale et cognitive dans le cadre du projet Horizon Europe Advance. Le Cigev assumant le rôle de centre d’expertise pour la population vieillissante dans ce consortium qui réunit des partenaires issus de nombreux pays européens.
Last but not least, l’Unité bien-être et longévité pour les séniors, placée sous la responsabilité clinique d’Émilie Joly-Burra (maître-assistante), offre des ateliers pratiques destinés à naviguer avec fluidité dans l’avancée en âge. Basés sur les derniers progrès scientifiques dans des domaines tels que l’entraînement cérébral, le bien-être psychologique, la motivation ou la création d’habitudes, ces rendez-vous visent à déconstruire certains mythes autour du vieillissement et à transmettre des techniques permettant de compenser les changements qui surviennent avec les années et qui peuvent impacter le fonctionnement au quotidien.
• CENTRE INTERFACULTAIRE EN SCIENCES AFFECTIVES (CISA)
C’est un des fleurons de l’±«²Ô¾±±¹±ð°ù²õ¾±³Ùé. Fort d’une cinquantaine de professeur-es pilotant une soixantaine de doctorant-es à l’heure actuelle, le Centre interfacultaire en sciences affectives (CISA) s’appuie sur un réseau qui regroupe près de 400 partenaires de recherche au niveau international, une vingtaine de partenaires industriels et de fondations et autant d’institutions culturelles. À son actif, il peut se targuer de près de 1500 publications dans des revues scientifiques de premier plan, ainsi que de plus de 60 ouvrages.
Son développement doit beaucoup au Département de psychologie de la Faculté de psychologie et des sciences de l’éducation (FPSE). En 2003, Klaus Scherer, alors professeur dans ce même département, cosigne en effet le Handbook of Affective Sciences, une immense somme publiée par l’±«²Ô¾±±¹±ð°ù²õ¾±³Ùé d’Oxford, qui est considéré par beaucoup comme l’acte de naissance officiel de cette discipline. Deux ans plus tard, Klaus Scherer se voit confier la direction du tout nouveau Pôle de recherche national en sciences affectives dont l’UNIGE vient d’hériter et dont les activités se poursuivront jusqu’en 2017. Le CISA est créé dans la foulée afin d’héberger, puis de faire fructifier l’héritage de ce qui constitue alors le premier PRN dédié aux sciences humaines et sociales et le premier centre national de recherche au monde dédié à l’étude interdisciplinaire des émotions et de leurs effets sur le comportement humain et la société.
En 2012, c’est David Sander, lui aussi psychologue, qui prend la succession de Klaus Scherer, avant de passer le flambeau, en 2024, à Didier Grandjean, spécialiste en neuropsychologie de l’émotion et en neurosciences affectives et donc, lui aussi, professeur au Département de psychologie.
La contribution de la FPSE au CISA ne se limite cependant pas à ses fonctions directrices. Parmi la dizaine de disciplines qui cohabitent au sein du centre, la psychologie occupe en effet depuis toujours une place de choix. En témoignent notamment les travaux menés actuellement par le laboratoire piloté par Tobias Brosch, qui sont centrés sur le rôle de facteurs tels que les valeurs, les émotions, l’heuristique cognitive et les biais implicites dans le domaine du comportement durable; ceux de Daphné Bavelier, qui portent sur l’impact des nouvelles technologies sur le cerveau humain; ceux d’Eva Pool, qui visent à comprendre les mécanismes psychologiques et neuronaux sous-tendant le comportement de recherche de récompenses; ou encore ceux d’Édouard Gentaz sur le développement de l’enfant. Et la liste est loin d’être exhaustive…