Les enjeux de la comptabilité analytique pour les universités suisses
Combien coûte un étudiant en droit ou physique à Genève, Lausanne, Bâle, ou Zurich? Le questionnaire sur les taux d’activité 2006, adressé le 22 janvier 2007 au corps enseignant de l’UNIGE, est destiné à alimenter le cliché comparatif des coûts des universités suisses par étudiant, par filière et par diplôme.
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L'enquête sur les taux d'activité des universités suisses ou comptabilité analytique, initiée par la Conférence universitaire suisse (CUS), a livré ses premiers résultats en avril 2006. 5,425 milliards de francs, tel est le poids global des universités suisses et des écoles polytechniques fédérales en 2004. Dont plus de la moitié (53%) a été consacrée à la recherche.
Une médaille à double face
«Pourquoi une même branche coûte deux fois plus cher à Genève qu’à Neuchâtel?» La vice-rectrice de l’UNIGE, Anik de Ribaupierre, reconnaît volontiers les enjeux politiques et financiers de la comptabilité analytique. «Il est en effet possible que les subventions universitaires se calculent sur cette base, ce qui ne serait pas sans problèmes dans l'état actuel des données». Mais, ajoute-t-elle, un tel instrument «permet de mieux comprendre les coûts de la formation en Suisse».
Il constitue également un outil de pilotage pour les instances dirigeantes des établissements universitaires. Difficile de négocier à Berne sans avoir toutes les cartes en mains. D’où l’importance, à ses yeux, d’avoir des données comparatives fiables et la nécessité, pour les universités, de s’emparer de la question et d’harmoniser leurs méthodes d’enquêtes. Deux facteurs indispensables pour désamorcer la dangerosité potentielle de la comptabilité analytique et en faire un instrument utile et positif pour les universités. Â
Harmonisation nécessaire
Car si la grille d’enquête est établie par la CUS, chaque établissement la pratique à sa guise. Genève préfère récolter les données à la base, mais ce n'est pas le cas partout: «Avant, à l’UNIGE, il incombait aux seuls professeurs d’indiquer la répartition de leur temps de travail entre recherche, enseignement et administratif. Ils répondaient souvent sommairement, en répartissant simplement en trois parts égalese», raconte la vice-rectrice. Aujourd’hui, l’ensemble du corps enseignant est sollicité. Mais le risque d'une réponse trop rapide demeure. «L’objectif est de répondre le plus vite possible et on ne peut décemment pas s’éloigner de son cahier des charges», confirme un collaborateur.
«Nous avons cherché à clarifier et simplifier le questionnaire», plaide Anik de Ribaupierre, consciente des difficultés à évaluer précisément le temps consacré à  chaque tâche. Ou encore à les délimiter: «L’encadrement des doctorants correspond-il à de la recherche? de l’enseignement? Je ne saurais conseiller de valoriser une activité au détriment de l’autre», relève la vice-rectrice, qui préconise de répondre au plus juste. Â
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Pour en savoir plus :
> Résultats de la comptabilité analytique 2004 (pdf 170kb)
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23 janvier 20072007